Patois – Français
Per pas esblida lou chiami del bésaou
a déré
En détail, méticuleusement, tout à la suite.
Aï rastelat a déré, resto pas un brin dé fè. — On a ratissé méticuleusement, il ne reste pas un brin de foin.
a rouflés
À foison.
abal
Là-bas ; se dit aussi alaï.
abasasous (d’)
À plat ventre.
abastardit
Dégénéré.
abiéoura
Abreuver.
abitarèlo
Auberge, abri, désigne parfois le lieu de l’auberge (voir l’abitarelle de Chateauneuf).
abouchiardir
Barbouiller.
abouchiouna (s’)
S’accroupir face contre terre.
abouri
Tarir, vider.
abuclé
Aveugle ; se dit aussi berli.
acantouna (s’)
Se faire tout petit dans un coin (cantou), autrefois, les femmes servaient à table et mangeaient au cantou.
L’hiver l’on s’acantouno al cantou del fioc. — L’hiver, on se cantonnait au coin du feu.
accouassa (s’)
S’accroupir, se faire tout petit.
accourchio
Raccourci.
accoussa (s’)
Se précipiter.
achialouna (s’)
Réchauffer, se réchauffer.
Abon d’anna nous jiairés, boutions uno briquo al fournet per achialouna lou liet. — Avant d’aller nous coucher, nous mettions une brique au fourneau pour chauffer le lit.
aclata (s’)
Se rabougrir, se racornir, se recroqueviller.
Èn bièillisén on s’aclato. — En vieillissant, on s’affaisse.
aco dé
Chez.
Sioi estat aco del mounio.
acouseilla
Conseiller.
acouti
Courir après, poursuivre.
adiéoussiat
Adieu, au revoir.
adouba
Assaisonner.
adoubun
Assaisonnement.
Ma gran disio toujiours « Las truffos aïmou l’adoubun, chiaou pas lou lus plogné. »
adoun
Avant, alors.
adultério
Adultère, tromperie.
Maravillosa parabolo tradusido en patouès del bluma :
La fenno adultério
Partiguerou cadun a soun oustaou et Jésus s’entournet al serre dels olibièros.
A la punchio del jiour tournet maï al temple et, coumo lou puple s’accoussabo debès el, s’asseguet et coumencet à ensénia.
Lous sabents et lous farizens rabalèrou alors uno fenno qu’abio estado attapado à perpetrar l’adultério et l’instalérou al mitan de la fola atroupelado.
« Mestre, diguèrou à Jésus, aquelo fenno o estado attapado en plen acto d’adultério. Din la lèi, Moïse nous o coumandat de lapida aquelos fennos. Et tu, dé qué ni dises ? »
Parlabou coumo co din lou but de cerca à l’engagnar per abère déqué l’accusa.
Me Jésus, s’acaparent se metèguet, en lou det, à dessina, rayos e sénios soubre lou soou.
Coumo countinuabou à lou questiouna, Jésus se dreisset et lus diguet : « Qu’aquel d’entre bous qu’o pas jamaï pescat li trajie la prémièro peiro » et, se baïssent, tourna encaro escrièouré soubré la saplo.
Après abere aousit aquelos parolos, s’en anèrou lous uns après lous aoutrés, à coumença per lous pu biels, et Jesus démouret soul.
Coumo la fenno ero toujiours aqui, al mitan de la plaço, Jésus, alors se dreisset et li diguet : « Fenno ountè sou toutes passats ?… degus t’o coundannado ? »
La fenno respoundiguet : « Degun, Séniou. »
Et Jésus li diguet : « Iéou tapaou te coundanné pas, baï t’en et, d’aqui en laï, tournes pas jamaï à pescar. »
agachia
Regarder.
agalis (en)
En biais, en diagonale.
agandi (s’)
Se rendre à, arriver au but.
aganit
Débile.
aganta
Attraper.
L’aï agantat dinc moun cilièïré.
agassis
Cors aux pieds.
Mous agassis mi fauou prou pati. — Mes cors me font beaucoup souffrir.
agasso
C’est la pied.
aggroumandi
Appâter, flatter, entourer de prévenances.
agiassa (s’)
Se coucher.
agiassat
Couché.
aginca
Disposer, agence.
agocchio
Groseille sauvage.
agousetto
Alouette.
agrabat
Blessé à la jambe, au pied au point de marcher difficilement.
agrada
Plaire.
agratis
Gratuitement.
aguliado
Aiguillon, long bâton muni d’une pointe à son extrémité pour conduire les bœufs ou les vaches en les piquant (notamment pour « tirer devant »).
agusa
Aiguiser.
aïalas
Vent d’est.
Proverbe : Quon bouffo de l’aïalas dé plejio ton qué boudras.
aïci
Ici.
aïgarden
Eau de vie.
aïgo
Eau.
L’aïgo es bien bouno mé lou bi es meillou. — L’eau est bien bonne mais le vin est meilleur.
L’aïgo qué courro s’attapo pas al mourré. — En application de ce « principe d’hygiène », lorsque nous piqueniquions à la Presqu’île, nous buvions l’eau du Lot (dans laquelle les mines du Mazel déversaient les eaux de la laverie) à condition de s’amourrer dans un courant.
aïgo-boulido
Eau bouillie avec de l’aïl et du beurre puis trempée de croûtons de pain, excellente après un bon récatè.
Lou mati, l’aïgo-boulido saoubo la bido et lou bin blanc faï canta lou capelan. — Le matin, l’eau bouillie nettoie l’estomac, et le vin blanc fait chanter le curé.
aïgrégia
Secouer, réveiller.
aïlail
De côté, de l’autre côté.
aïsé
Aise ; d’aïsé : doucement.
aïsénço
Facilité.
aïssaplé
Litt. haïssable, mais beaucoup moins dur que la traduction littérale, se dit d’un gamin turbulent, emm…dant.
Qué sios aïssaple én ta troumpéto.
aiton / altraton
Autant.
ajiassa
Coucher.
ajuda
Aider.
ajuela / azuela
Apparaître, se lever.
Lou mati, lou sourel ajuelo soubré Barasto et tricolo, lou bespré, darios Champrédoundo. — Le matin, le soleil se levait du côté de Barasto et brillait, l’après-midi, derrière Champrédoundo.
alaï
Là-bas ; se dit aussi abal.
am
Avec.
amaï / amaï-béléou
Renforce une affirmation, un étonnement.
amaï-qué
Pourvu que.
amaïrit
Désigne celui qui est toujours dans les jupes de sa mère.
ambélousa
Tromper, duper.
amiradat
Émerveillé.
amistous
Amical.
ammens
Au moins.
amouchiouna
Entasser, rassembler en un même tas.
amoulouna (s’)
Se recroqueviller, se tasser.
La délinoumo quon cago s’amouchiouno.
amoun, amoundaou
La-haut.
amoura (s’)
Prendre directement avec la bouche, par exemple, la soupe dans le bol, l’eau à la fontaine ou à la rivière, etc.
amoussa
Éteindre.
anna
Aller.
ansin / ensin
Ainsi, de-même.
aoubillo
Qualité, solidité.
En fait, je n’ai entendu ce mot, mais très fréquemment, que dans l’expression négative « Acos pas dé forto aoubillo » pour qualifier un vêtement, un légume, etc. de mauvaise qualité.
aougranièiro
Noisetier.
aougronio
Noisette.
aoujiol
Aïeul.
aouré
Vent.
aouros
Vents : aïalas (N-E), aouro négro (N-O), soulédro (N), trabesso (O), bén/midi (S).
aousir
Entendre.
Boou maï aousi aco (uno bestisio) qué d’estré sourd. — Vaut mieux entendre ça (une bêtise) que d’être sourd.
apastura
Appâter, donner à manger aux animaux.
api
Céleris.
apio
Hache.
apoulida
Embellir.
apradoula
Atteler une deuxième paire de vaches (ou de bœufs) pour traîner un chargement trop important.
apresta
Préparer.
araïré
Araire et par extension, la charrue ; voir aussi la Polka piquée.
arêt
Bélier.
argaliè
Garçon turbulent, malin, dur, galopin.
argèlias
Lieu mal exposé, longtemps gelé l’hiver.
aro
Maintenant.
Et aro dé qué bauou faïre ? Aro qué sios partido… — Et maintenant que vais-je faire ? Maintenant que tu es partie… (Gilbert Bécaud)
arredut
Extrêmement fatigué , rendu ; syn. béncit.
asarta
Entreprendre, essayer.
asé
Âne.
asénado
Bêtise.
assadoula
Rassasier.
assara
Approcher ; s’assara : s’approcher.
asségnia
Dresser les bœufs au joug.
asseta
Asseoir , s’asseoir.
Achabo d’entra et asseto ti qué pagaras pas maï. — Finis d’entrer et assieds-toi, tu ne paieras pas davantage.
assoupiè
À l’abri, à couvert.
ataga
Attacher.
atisa
Activer, exciter.
attapa
Attraper.
attiala
Atteler.
atuba
Allumer (le feu, la lampe).
azarda
Tenter, risquer.
azega
Montrer, désigner ; signifie aussi : castrer.
azerba
Litt. à l’herbe ; Après l’hiver passé à l’étable, les vaches étaient sorties (à l’herbe). Sortir le petit troupeau tous les matins se disait : lata, le rentrer au coucher du soleil : essara.
babeludo
Jonquille ; syn. couliogo.
bacel
Battoir de lavandière.
bada
Crier.
badalia
Bailler.
bagiono
Chataigne.
bagna
Mouiller abondamment.
Lou bouon Diéou t’accoumpagno et se ploou qué ti bagno. — Que le bon Dieu t’accompagne, et s’il pleut, qu’il te trempe. (un souhait, de bonne route, pas vraiment amical)
baïla
Donner.
baïssa
Baisser.
bajianos
Châtaignes séchées (soubré dé clédos).
balièn
Courageux, vaillant, travailleur.
banasto
Corbeille plate servant à transporter le linge, mais on dit plutôt uno déchio.
Maladroit.
Qué sios banasto moun paouré drolé. — Que tu es benêt, mon pauvre garçon.
bandat
Ivre, saoul.
bandégia
Rincer.
banégia
Se mouiller, se balader sous la pluie.
Quon plauou lous cagaraoulos banégiouent et, sé ni mangiés trop, baniégiaroou din toun béntré.
baoumo
Grotte, trou, tunnel.
bara
Fermer, clore.
barbajiol
Joubarbe, plante vivace, grasse (ressemblant à l’artichaud) poussant sur les murs, les rochers, et dont la sève, disait-on, guérissait les petites plaies.
barbasto
Gelée blanche.
bargiqua
Parler à tort et à travers.
Ta lengo ti faro penjia quaouqué briéou. — A. Peytavin
barounla
Traîner, vagabonder.
barri
Faubourg (à noter qu’au Bleymard, un ancien boulagiou a été renommé « rue du Barri »).
bartas
Terrain en friche, fourré.
basséou
Battoir à linge, outil de travail des lavandières.
basté
Difficilement traduisible, exprime un souhait, un désir, pourvu que.
Basté qué fajiè sourel. — Pourvu qu’il fasse soleil.
batosto
Rixe, bataille.
batudo
Demi-journée de travail.
Dé mati abén fat uno bouono batudo.
Voir aussi junchio.
bédigas
Mouton ; désigne aussi le niais, l’empoté.
belcop
Beaucoup.
béléou
Peut-être ; béléou oc : peut-être bien.
bélugos
Étincelles.
béncit
Très fatigué, épuisé ; syn. arrédut.
bénési
Bénir.
berli
Aveugle ; syn. abuclé.
bertaplé
Réel, vrai.
bès
Bouleau.
bésaou
Ruisseau souvent d’irrigation ou alimentant un moulin.
Lou bésaou dél mounio, aux Saltes a disparu.
As pas esblidat lou cami dél bésaou. — Tu n’as pas oublié le chemin du ruisseau, autrement dit : tes origines.
bésou
Besoin.
béspré
Soir.
besset
Cèpe de bouleau.
bessino
Pet silencieux.
« Maï qu’aco sén paouébré ! Aco empouisouno !! » s’écrie le Gustin.
Souvenir d’un « poème » que m’avait appris l’Alphonse de Villes-Basses aux temps préhistoriques de mon enfance :
Y abio un omé
Qué fousio soun hor.
Lou caga l’échiappo
Bedjio l’aqui mort.
Faguét un pét
Béjio l’aqui drét.
Faguét uno béssino
Empouisounét sa bésino.
Je doute fort, maintenant, que cette bluette ait pu faire partie des comptines que sa femme, institutrice, faisait chanter à ses élèves.
bessou
Jumeau.
biaï
Biais, voie.
Sens, direction. (Es di lou bouon biaï)
Adresse. (Aquel homme o dé biaï)
Manière d’être. (O bouon biaï)
Intermédiaire. (Per lou biaï dé…)
Difficile à traduire compte-tenu des multiples sens de cette expression.
Voir aussi débiaï, débiaïsso.
biasso
Musette remplie de victuailles qu’on emmène aux champs ou en promenade.
« Huié aï uno buono biasse béni garda amé iéou. — Aujourd’hui j’ai une bonne biasse viens garder avec moi. » me disait mon oncle Augustin, berger, quand « il était d’une bonne maison » (Le Mouonti par exemple).
bichiard
Pioche à deux pointes utilisée pour arracher les pommes de terre.
bilia
Serrer solidement un chargement de bois (bilios) sur le char ou le camion. Les cordes ou les chaines étaient tendues à l’aide de la billiado ou du biliadou.
bioou
Bœuf.
bira
Tourner ; bira canturlo : perdre la tête.
birapassa
Renverser cul par dessus tête ; syn. faïré coualèbo.
biseto
Escalier intérieur ; pour l’escalier extérieur on dit dégrés ou essilioses.
blat
Blé.
blodo
Blouse.
bonos
Cornes.
borio
Maison, dans le sens de propriété.
Acos uno bouono borio. — Voici une bonne maison.
Boto (la)
Fête votive, qui avait lieu au Bleymard le 15 août. Certains se souviennent encore de l’histoire du fakir qui avait, un temps, défrayé la chronique Bleymardoise.
Bouou ensagia dé bous la counta :
D’aquel téns la Boto si ténio al « Prat dé la tour » et acos éro lous jioubés prestés per lou coucel dé rébisiéou qu’érou cargats dé téné aquello festo. Acos éro pas un pitchiot trabal !
Chiabio paga lous musiciéns, lou planchat per lou bal, mounta las barracos (bubéto, jiot dé quillos, etc.) Tout éro enjinquat embé dé croustos de la resso del Marius de l’Aoussel et caoucos bachios per para dé la plégio.
Suffis qué chiabio attapa lou maï poussiplé dé moundé… et faïré prou dé sooussés per entra din lous fréssés et tabé si paga un biachié én lou car ou la « Chenars-Walker » dé l’Emilo (Débézo).
L’annado qué moun fraïré, lou Camilou, éro d’aquélés qué téniéou la festo, li prénguét l’idéio, per aganta maï dé pratiquo, dé mounta uno barraquo dé débinaïré. Nostré cousi, lou Joouséto, qué passabo toutos sas bacanços al Bluma, et qu’ero pas lou darnio per las bestigios, faguèt trop countén d’entra dinc aquelo estingonço, et de faïré lou débinaïré.
Lous pilliards enjinquérou un poulit cabanou : uno gabio del Brousset garnido dé lénçoous dé ridéous et antros peillios qué dédin acos éro escur coumo uno nuetch son luno. Douos cadiéiros, uno pitchioto taoublo, un jiot dé béloto (d’aquel temps couneission pas lou « tarot »), un trassé dé quinquet et l’affaïro éro fachio.
D’aquel téns las drolos abiéou pintra lou Jaouset, pega un faousso barbo et l’abiéou saillat dé bieillos raoubos et d’un turban dé toutos coulours (aro crésé bè qu’abio tabé més uno bieilo cagnoto dé nostro mamé).
Lou moumén bengut l’ounclé Albert faguèt semblon d’ana à la garo dé Chiadenet, piéi carguet nostré fakir din sa « Primaquatre » et bien escoundut lou saquet din la gabio.
Tapoun qué l’annouço faguét fachio as « hauts-parleurs » lou moundé et soubrétout las fennos et las drolos s’accoussérou à la barraco son plogné lus cent souous.
Per diré lou passat nostré débinaïré aguet pas trop de maou, percéqué couneissio toutés sous clients. Lou débéni éro un paou méns aïsat, pas mens un paoou aco qué sabio soubré las affaïrés en trin (mariachiés, pachios, etc.) un paoou aco qu’énjicabo s’en sourtiguèt brabamén.
Maleirousamén quaouqués « consultants » troubérou moyen, din l’escurgino dé la gabio, dé faïré al fakir dé counfidénços, dé counta lus bido et lus caturos dé fial én courduro, coumo s’érou a counfesso. Lou Jaouset ensagiabo bé dé lous arresta, mais basto ! N’éro tout palaficat, et quon l’embelousso fouguet counégut aousaba pas plus passa din las charriéirosdel Bluma.
Mais cadun ténguét sa léngo et, pas despinchiousés, aquelés qué si faguérou attapa oou pas jamaï cerca brego ni al Jaouset ni tapaou à sous coumplicés. La peto passado aquelo caturo abio birat al riré, maï per lous plus iréchiès, et un brabé sassit si countét al cafè, à las beillados ou à las chiarbounados.
Gaïré bé toutés lous « héros » d’aquello blago sou partits dé l’antré caïré. Sé aqui oun sou pouodou mi lési sabou qué quon pénsé à ellés aï pas trop embégio dé riré.
bouado
Transport du bois de chauffage sur char à bœufs (ou à vaches) de la forêt à la maison. Elle pouvait être individuelle ou en convoi, ce qui était le cas des bouados pour approvisionner le curé ou le vicaire.
boufado
Coup de vent.
bougia
Vider.
bougniéto
Tâche de graisse.
boujiar
Second du berger.
As manquat lou pastre et aro boudrios lou boujiar. Moun fouet peto pas prou gros per tu. — A. Peytavin, lou mariachié manquat.
bouléga
Bouger, remuer.
Boulégo las truffos qué boou s’attapa.
boumba
Taper, tuer.
bourdéla
Dégringoler.
bouta
Mettre.
Bouto !
Allez !
Bouto baï ! — Allez, va !
bouto-quiéou
Tabouret utilisé pour la traite des vaches, il était muni d’un seul pied et attaché à la taille, d’où son nom évocateur.
bouttouqueiro
Passage d’accès à une parcelle de terrain.
Lou toubèré à la boutouqueiro.
braillo
Culotte, pantalon.
braou
Taureau, risque de devenir bioou.
braouguet
Petit boeuf, pas encore asségniat.
brasségia
Gesticuler.
brégo
Dispute.
cerca brego : Provoquer.
brén
Son de blé, la partie du blé moulu que l’on donne aux cochons.
brès
Berceau.
bressa
Bercer.
brièou (un)
Moment, dans le sens de long moment.
brochio
Bûche de bois.
brujias
Bruyère.
brullès (à)
À toute vitesse.
bujiadièro
Lavandière.
Las bujiadièiros libèrou lou chastel del Tournel.
Aco si passèt pendén las guéros de réligièous quon lous niganaous et lous papistos si poudiéou pas béiré et s’estripabou désèmpïè un brabé sassit.
Suffis, qu’aquestè cop lous parpallous abiéou près lou chastel et campègiat toutés lous hommés qu’abièou pas tuat. Las fennos et lous éfons èroun restat al billachiè.
Un buon mati, las fennos mountèrou al chastel, tustèrou à la puorto en badén qu’acos èro lou jiour dé la bujiado et qué béniéou quèré lou lingié a laba. Lous souldats, pla counténs, las laïssèrou entra et aquélos malinos, qu’érou pas dé la dernièiro plégio et manquabou pas dé bicé, si passégièrou dinc tout lou chastel per prètesté d’amassa las pélios. Son faïré sèmblon dé res n’y proufitèrou per coumpta lous souldats et espinchia lous endréts lous miels defénduts del chastel.
Quon aguèrou bien tout dinc la testo, dabalèrou à la ribièiro, labèrou lou lingié et l’esténdirou al sourel soubré lous ginessés del balat. Lou besprè tournèrou préné lou chiami del chastel, cargados dé lus banastos (et pouodé bous diré qu’aco faï uno buono batudo per escalada dé la ribièiro à la cimo del ron).
Tustèrou tourna maï à la puorto én disén al gardo dé lus durbi bitamen tan talamen èrou arrédudos. Son si mèsfisa lou souldat déscadaoulèt la puorto et la durbiguèt en gran.
Ero luen de pènsa qué lous souldats papistos, ajudats per las bujadièiros, abièou atabè mountat dinc lous trabèsses en sé rescoundèn darios lous rons, lous bartassés et toutes lous récantous. La puorto faguèt pas à mita duberto qué s’accoussèrou din l’aïré del chastel én cridèn coumo dé diaplès, palafiquèrou toutos las puortos, las clèdos et lous rempars, puièi, estoubiguèrou et tuèrou tout ço qué boujiabo ;
Quon aguèrou acabat lus obro, et un paou récatat, plantèrou lou drapel del baroun, à la cimo dé la pus nalto touré. (Qu’appélèn aro « le donjon » mais qu’éro en réalitat « le logis »).
(Mi plaï dé pénsa, qu’à coustat dél drapel, lous souldats penjièrou tabè lou dabantaou (ou las braillos) d’uno bujidièiro – mais, bous bolè pas ménti, aï pas jamaï trouba traço d’un pario haoumachié.)
bujiado
La lessive.
Le nombre de bujiades portées sur sa brouette et rincées, à la rivière, par ma mère, est incalculable.
burado
Crême du lait.
buto-rodo
Chasse-roue, pierre scellée au bas de l’angle d’un mur pour éviter sa dégradation par les roues de chars cerclées de fer.
caboudeno
Groseille sauvage (agoche ?)
cabourd
Nigaud, imbécile (sens propre : maladie du mouton le tournis).
cabussa
Sauter de haut, tomber de haut, plonger.
cabussel
Couvercle.
Cado toupi trobo soun cabussel. — Chacun trouve sa chacune.
cachia
Tasser, écraser.
cachio
Coup douloureux.
Aï attapa un cachio al dét én barrèn la puorto. — Je me suis fait mal au doigt en fermant la porte.
cacibralio
Canaille, coquin, garnement.
cadaoulo
Clé, mais aussi poignée de porte.
As bien cadaoulat abon dé parti.
cade
Genévrier.
cadièiro
Chaise.
cadun
Chacun.
cafit
Plein, vraiment plein à déborder.
cagado
Chiure, mais surtout échec, malfaçon.
cagadou
C’est le cabinet, la cabane au fond du jardin, correspond à l’argot « chiottes ».
caganis
Dernier né (on dit aussi lou curadou mais ce n’est pas très flatteur ni élégant).
cagaraoulo
Escargot (voir banégia).
cagochi
Épinard sauvage (genre de potentille), ansérine.
caillo
Truie, mais aussi la caille.
Bourrée : O caillo belo caillo o fat soun nis…
caïré
C’est le coin, le côté (syn. lou cantou) mais par extension c’est le lieu, l’endroit en général.
cal
Présure.
Un vagabon, aveugle, passait dans les villages pour vendre de la présure, on l’appelait « le Pierre du Cal ».
cala
Se taire.
Calo ti qué sas pas dé qué disès.
calaigo / couliago
Jonquille.
caliado
Lait caillé à peine égouté (un délice).
calos (dé ginès)
C’est la partie dure d’une branche de genêt, qui tient bien au feu.
caluc
Un peu fou.
cambagiou
Jambon.
campégia
Poursuivre, courir après.
Sé campégiés douos lérés las manquaras l’uno et l’antro.
canèlo
Bon à rien, lourdaud.
caniard
Lieu abrité exposé au soleil.
canisso
Herbe de montage, courte et raide, difficile à faucher.
caouqua
Tasser (onomatopéique).
Le foin rentré dans les greniers (les paillots), on le caouquait, c’est-à-dire qu’on sautait dessus pour le tasser et gagner de la place.
Extrait de la chanson Lous esclops :
Caouquabou la merdo (ter)
Mous esclops
Quond érou (ter)
Quond érou nauous.cap
La tête.
De la même racine : caput, capélan (curé, à cause du chapeau).
Polka piquée :
Quon lou merlo salto al prat
baïsso la couéto (bis)
quon lou merlo salto al prat
baïsso la couéto lébo lou cap.Quon lou nobi salto al prat
lébo la couéto (bis)
quon lou nobi salto al prat
lébo la couéto baïsso lou cap.Je préfère ne pas traduire.
capita
Réussir, bien tomber (syn : éndebéni).
capitado
Coïncidence.
capo
Cape.
caput
Têtu.
carga
Charger, par extension boire plus que de raison.
Lou Marius o cargat. — Le Marius a trop bu.
… ou pire :
O cargat la mounino. — Il a engrossé la jeune fille.
cargalioto (à)
Porter sur les épaules, à cheval sur les épaules.
Voir aussi : cavalgons.
carrégia
Charrier.
cas / caseca
Pénis, verge.
Chanson :
La caseca de moun ounclé
Faï dansa ma tanta al lièt
Aquelo foutudo néchio
Dansario touto la nuet.
cata
Couvrir.
Cata lou fioc. — Couvrir le feu.
Le soir, après la veillée, on couvrait le feu avec des cendres pour conserver la braise. À cette époque les enfants ne pouvaient pas se mêler à la conversation des adultes : « Parlaras quon lou fioc saro catat (donc jamais). » disait le papé.
caturo
Bêtise, blague.
cavalgons (à)
À califourchon.
cèbo
Oignon.
célou
C’est le cèpe.
cerco-brego
Querelleur.
cerco-dina
Pique-assiette.
chabro morto (pourta a)
Porter un fardeau, animal ou homme, en travers les épaules (la tête d’un côté, les pieds de l’autre).
chadel
C’est un petit chien, en non un petit chat.
Je glisse ici des précisions apportées par une lectrice de Mavejols sur la gestation des animaux :
la lapino met à bas après 1 mois verbe : lapina la tchiato (mino) “ 1 mois “ minouna la tchino “ 3 mois “ chiadéla la caillo “ 4 mois “ poucèlo la fèdo ou la tchiarbo “ 5 mois “ agnèla la bachio “ 9 mois “ bédèla l’ego “ 12 mois “ poulina la miogo (mule) “ 13 mois “ – la saoumo (ânesse) “ 14 mois “ ? Note : La mule étant hybride de l’âne et de la jument est presque toujours stérile. Le mulet, lui, toujours stérile de même que le bardot, hybride du cheval et de l’ânesse.
chambriéïro
Servante, femme de chambre.
Une chanson de ma grand-mère débutait ainsi :
La chambrieïro dé l’aboucat aïmabo pla lou pan trempat.
(mais ni sabé pas maï)charnio
Saloir.
chiabro-barello
C’est la chouette.
chiadé
C’est le génevrier.
chialado
Chemin creusé dans la neige (trace), chemin en général.
chiambariba
Mettre en désordre, mélanger.
En couture, emmêler les fils de telle façon qu’on doive tout recommencer.
chiami
Chemin.
chiaou
Il faut.
chiaouchilio
Plat peu appétissant.
chiaoupino
Bouteille d’un demi litre.
Laïsso aqui lou litré, qué ténés pas chiaoupino !
chiapladis
Discussion.
chiapusa
Couper en petits morceaux, gratter, user (avec un couteau le plus souvent).
Lous éfons chiapusou un moucel dé fraïssé em lus opinel, per faïré dé sifflets.
chiarabira
Effrayer.
chiaruniado
Cadavre, charogne.
chiatroulia
Patauger dans l’eau, la boue.
Se dit aussi en matière de cuisine : remuer sans soin les préparations.
Chiaoutroulio pas tont aquélos truffos qué saroou toutos escafigiados.
chinado
C’est la bruine.
chion
Champ.
chioura
Sommeiller, se dit des brebis qui, au soleil, se serrent, s’amoulounou, et ne bougent plus.
chiourinado / chiourino
Désigne une chaleur étouffante, annonçant l’orage.
Verbe : chiourina.
chourla
Se gorger de boisson, boire avidement, lamper.
cibado
Avoine.
ciro
Tourmente ; syn. fournélo.
clabel
Clou.
clabèla : clouer.
clapas
Tas de pierres, par extension ce qui est en désordre.
Autrefois on surnommait la ville de Montpellier « lou clapas »… pourquoi ?
clèdo
C’est la claie notamment celle qui sert à parquer les moutons ou à faire sécher les châtaignes.
cluta
Sommeiller, s’endormir inopinément.
On dit aussi salua à cause de la tête qui plonge.
Cluta dé l’uel. — Faire un clin d’œil.
clutchio
C’est la poule qui couve.
On le disait aussi d’une femme qui n’avait pas inventé la poudre ou « lou boutou à cinq traous — le bouton à 5 trous ».
colcavestit
Clochard, vagabond.
copo-fun
Partie rétrécie de la cheminée.
Plus imagé, désignait la partie arrière de la chemise, plus longue que l’avant dite aussi lou pèndoul.
cotigar
Chatouiller.
couado
Glissade sur la neige avec une luge ou un ménou.
coualèbo
Faillite, échec.
Se disait aussi, sous la 4ᵉ République, lorsque le gouvernement a était renversé.
Faïré coualèbo. — Faire faillite.
couasso (dé)
Être dé couasso c’est être ami, complice.
coubi
Inviter.
Lou pastré es dé bouon coubi.
couderc
Enclos, courette à l’arrière des maisons où on lâchait cochons, volailles, etc., où l’on battait le blé.
Désigne maintenant la rue ou le chemin qui longe l’arrière des habitations.
L’Albert muonto al couderc lèbo la cambo et pisso én l’air.
coudio
Récipient en bois, pendu à la ceinture, avec un peu d’eau au fond, où on mettait la cout.
coudounio
Cognassier.
coufi
Mijoter.
cougnat
C’est le beau-frère.
cougnièiro
Congère.
couïré
Cuire.
couïro
Casserole, marmite.
couladou / cougadou
Grand entonnoir revétu d’un tamis lors de la traite pour filtrer le lait.
couliogo
Jonquille ; syn. barbéludo.
counta
Raconter.
courdel
Corde.
courdéla
Baver abondamment (imagé).
courdils
(id. à courdel) désigne plutôt les lacets.
courduro
Coûture.
Counta fia per courduro. — Quelle belle expression pour dire : raconter dans le détail en respectant l’histoire et sa chronologie ! (littéralement « de fil à couture »)
courrégio
Courroie.
courrégiou
Désigne plutôt le lacet.
cousi
Cousin.
Cousi qué cousi dabalo dé moun ciliéiré ! — Cousin ou pas cousin descend de mon cerisier ! (Tu as beau être mon cousin, ne me vole pas mes cerises.)
coussos (a)
À toute vitesse.
cout
Pierre à aiguiser.
coutel
Couteau.
Pér trabéssa la plono dé Mountbel boou maï la capo qué lou coutel. — Dans cette plaine on a plus de chance de trouver du mauvais temps que d’utiliser son couteau pour manger.
crané
Très bon, très beau.
crasso (uno)
C’est une méchanceté, une mauvaise manière.
creiré
Croire.
crèma
Brûler.
Créma alfon. — Passer les limites, exagérer.
croumpa
Acheter.
croupio
Crèche, mangeoire.
cujia
Presque, faillir.
Aï cujia dabala la gardo.
curat
Curé.
Lou curat et lou Maourinas
Lou curat-doyen abio la coustumo, cado jiour, d’ana si passéjia én soun bicari. Trabessabou lou billachié et s’agandissiéou à St-Jion. Se si trubabo quaouqués malaoutés li fasiéou uno pitchioto bisito.
Un jiour, soubré la routo dé St-Jion encountrérou lou péro Maouri, dé soun escaïnou « Maourinas », qu’éro couneisségut pér estré toujiours en trin dé ni calcula uno. Lou curat li démondo :
« Anat bien, Moussu Maouri ?
– Oh noun pas certo, qué sioï tout palaficat d’aco qué béné d’apprené.
– Pas méns ! Dé qué bous arribo ?
– M’én parlès pas, la nuech passado aï pantaïsat mais aï pantaïsat qu’éré mort !
– Aco nous arribaro à toutés, si faï lou bicari.
– Laissat mi fini… Éré mort et mi bésé dabon Sént Pierré qué cugiet s’éngigouta dé mi béiré “Dé qué bénés faïré aqui après toutos las caturos qu’as énjinquat et lous cops de trop qu’as béguts, baï béiré moun coulègo del Purgatorio béléou ti pendro !” Al Purgatorio mi faguéré escampa encaro pu bitament. Son abéré lou téns dé cluta, cabusséré dabon un diaplé, machiarat, banut, bourrut, én d’uels qué trajiéou d’esliéoussés et ribèchié coumo pas un. “Séguis mi, ti boou faïré bisita toun noubel oustaou.”Mi faï entra dinc uno baoumo qué tout lou cantou aourio pougut s’y saca… Bous describé pas aco bous fario trop réguligié. Suffis dé diré qué y abio béléou un miliou dé paoubrés bougrés coumo iéou, assetats soubré dé cadiéiros de ferré et qu’attendiéou lus tour per ana couoïré, un moumén, dinc fouossos et foussos péirolos.
Moun diaplé mi dis “Acos pas lou tout, mais mi tchiaou ti trouba un séti, et aco saro pas aïsat qu’abén dé maï én maï dé moundé.” Et dé nous attiala à cerca un brabé sassit… Tout al cop bésé un poulit faoutur dé cuer, broudat et paousat soubré un espès tapis rouchié “cercat pas maï” cridé al diaplé “aquel seti mi coumbé !” Dé qu’anéré pas dit !! Lou diaple si mettre à bada : “Bését lou, aquél paouré bédigas, o cagat la bergougno : boou s’asseta soubré lou faoutur qué gardén per lou curat del Bluma !!! »
Nostré brabé curat, qué sé noummabo Fraïssé, n’y rigio encaro, qué n’y tricoulabo, én s’agandissén à sa curo et abio pas manquat de counta aquelo blago as paroissiéns qu’abio encountrat én chia.
curo
Presbytère.
dabala
Descendre.
Dabala la gardo : S’évanouir.
dabantaou
Tablier noué dans le dos et protégeant tout le « devant » (lou dabon).
dabon
Devant.
dafèt
Tout à fait.
dailla
Faucher.
daillairé
Faucheur.
daillo
C’est la faux.
darios
Derrière.
débas
En bas.
débassés
Ce sont les bas.
débiaï / débiaïsso
Gentil, gentille, aimable.
déchio
Corbeille à linge.
dédin
Dedans.
défouoro
Dehors.
dégus
Personne.
delata
Déblatérer.
démo
Demain.
démoura
Rester.
Démoura al croc. — Se dit d’un garçon ou d’une fille qui n’a pas trouvé « chaussure à son pied », « vieille fille ».
dénal
En haut.
dérraba
Arracher.
désaoubira
Décevoir.
desbariat
Destabilisé.
desbraia
Déculotter.
descounégut
Inconnu.
dèsgancillado
Se dit d’une femme mal habillée… ou, au contraire très légèrement et très court vêtue.
desjiaïré
Découcher.
déslaïamèn
Détente, oubli des soucis.
desméni
Restreindre.
despendjio-figos
Quelqu’un de grand et maigre (ce fut souvent mon surnom).
despinchious
Susceptible, rancunier.
déssoubrré
Dessus.
déssous
Dessous.
destapa
Déboucher.
destiba
Détendre.
det
Doigt.
Contine :
Aquel béguét la lèbro,
Aquel la lébet,
Aquel la tirèt,
Aquel la mangièt,
Et lou darnio dé bada « Piéou, piéou, piéou qué n’y o parés per iéou ! »diaplé
C’est le diable.
Quon lou diaplé n’abet prou fat si faguét ermito.
On disait aussi par mauvais temps : On dirio qué lou diaplé o penjiat sa fenno.
doou / doulo
Mal, douleur.
La testo mi doou. — J’ai mal à la tête.
Al païs de las doou, cadun o soun escudélo. — Au pays des douleurs, chacun a son écuelle.
doun
D’autant, encore.
Doun maï : d’autant plus, encore plus.
Doun mén : d’autant moins, encore moins.
Aquèl drolé es aïssaplé, doun maï li disé dé tabailla doun mén ni faï !
doundo
Se dit d’une vache ou d’un bœuf dressé au joug.
Doundo dé dous biaïs. — Dressée des deux côtés du joug.
drandailla
Trébucher, perdre l’équilibre, avoir du mal à le conserver.
drélio
Alizier.
drolè
Garçon.
Une voisine : « Bégio lou quel pouor de drolé qu’o esbessat lou Kèli !!! »
duga
S’assoupir, baisser la tête (voir chioura).
duganel
Idiot.
durda
Heurter.
durdo-mouto
Personne peu aimable, faisant toujours la tête ; syn. maou-m’agachio ; ant. débiaï.
echiampa / escampa
Jeter.
éfon
Enfant.
Parabolo dé l’éfon perdut e rétroubat (l’enfant prodigue)
Un omé abio dous drolès,
Lou pu jioubé diguèt a soun païré : « Païré douno mi ço qué mi rében de toun bè. »
E lou païrè faguet lou partachié de soun bè.
Paou de tems après, lou maï jioubè, qu’abio acampat tout ço qu’abio, s’en anèt luen a l’estrangio, e aqui escampet tout soun bè en festegièn maï que de rasou.
Un cot qu’aguèt tout despensat, arribet uno famino terriplo dinc aquel païs, e couméncèt a si trouba din lou besou.
S’en anèt dounc e si lougièt aco d’un omé del païs que lou mandèt din sa borio per i garda lous pouors. Et aqui sario estat bien countèn de s’assadoula embé la peiroulado que manjiabou lous pouors, mé pa dengus l’én baïlabo !
Adoun, sé soubènguèt et si diguèt : « A l’oustaou de moun païrè, io ton dé préfachiès qu’oou maï de pan que n’es de besou, e ieou aïci, crébè de fan. Mi chiaou mi léba e rétourna bès moun païrè per li diré “Païré aï pescat countré lou ciel et countré tu, aï pas pu lou dret de mi diré toun fils ; fas en dé iéou coumo d’un de tous doumesticos.” »
Adounc, partiguèt. Anet bès soun païrè. E coumo éro encaro luen, soun païrè lou beguèt, saguèt touchiat de pieta ; e s’accoussant bès el s’escampèt à soun col e lou poutounégièt.
E soun fils li diguèt : « Païrè aï pescat countrè lou ciel e countré tu aï pas pu lou drèt de mi dire toun fils… ».
Me lou païrè diguèt à sous sirbéns : « Despachiat bous de pourta la raoubo la maï poulido e encapat-lou, e boutat-li un anel a soun det e de sabatos a sous pèsés ; e attapat un bedel gras e tuat-lou ; qué mangièn e fagièn boumbanço. Percèqué moun drolé que bésèt aïci ero mort, e es tournat a la bido ; ero perdut, e es maï troubat. »
E couméncèrou a si réjoui.
D’aquel tems soun aïnat rébènio de la tero, e quon saguèt prochié de l’oustaou, aousiguèt las chiansous et las dansos. Sounèt un de bailets per saouprè déquè si passabo. Lou sirbèn li diguèt : « Toun fraïré es rébéngut e toun païrè o tuat lou bédel gras, percéquè l’o rétroubat en bouono santat. »
Me la coulèro lou gagnèt et bouguèt pas entra din l’oustaou.
Adounc soun païrè sourtiguèt, per lou prega d’éntra. Me l’aïnat répoundéguèt a soun païrè : « I o tan de tems que iéou te serbisse, son jamaï refusa de res qué m’as demandat, e perco m’as jamaï douna un cabrit per festejia embé mous amics. Me quon toun drolè qu’es aqui, qu’o mangiat tout soun bè embé des fennos desbaouchiados, es rebengut, as fat tua lou bedel gras per el !? »
E soun païrè li diguèt :
« Moun drolé sios de longo embé iéou, e tout ço qué aï es a tu. Me chiabio be festejia e si réjoui, percéquè toun fraïrè, qué bésés aqui, ero mort e es rebengut a la bido, ero perdut e es retroubat. »
égo
Jument.
émberbésit
Peu dégourdi, maladroit, endormi.
embounil
Nombril.
embuc
Entonnoir.
embuca
Faire manger de force, gaver.
Sé bos pas mangia ta soupo la ti boou embuca.
empach
Obstacle.
emplastré
Giffle.
encanelar
Ennuyer fortement.
encanissat
Énervé.
ènchiastrè
Travail à bœufs, appareillage utilisé pour ferrer les bœufs.
L’animal, immobilisé était suspendu par deux sangles passées sous son corps. Les jambes pouvaient alors être fixées sur le travail en vue de l’écornage puis du ferrage.
encraouma
Salir, barbouiller.
encreiré (s’én)
S’enorgueillir, se vanter.
Peta pu nal qué soun quièou…
éndabala
Avaler.
éndaréira
Retarder, perdre du temps.
éndébéni (s’)
S’entendre, être amis, se ressembler.
À propos d’un couple qué s’endébénabou bien et dont l’un disparaît, Ange Peytavin a cette belle expression : « Per ton qué siéjiou biels dous esclops boou pas l’un son l’antré. »
éndicon
Quelque part.
endrelia
Encourager, exciter.
enduro
Patience.
énfachina
Porter malheur, et aussi sentir très mauvais.
Amaï, aco sén paoubré qu’aco enfachino !
enfoutiscla
Subtiliser, dérober.
éngabia
Engager.
engana
Tromper.
enganado : fourberie.
engaounia (s’)
Faire la grimace, imiter.
engarça
Duper.
engigouta
(intraduisible) Avaler de travers.
éngoulidou
Passage très étroit.
engrépési
Engourdir.
engrunia
Écraser.
engulia
Enfiler, une aiguille par exemple, mais aussi : aller vers, se diriger vers.
énjinqua
Imaginer, inventer.
enlioc
Nulle part.
énnégia
Noyer.
enrabaliat
Désordonné.
enraoumassa
Enrhumé.
s’enraoumassa : S’enrhumer.
énsinqua
Combiner, prévoir.
entretont
Pendant, sur ces entrefaites.
éntrinqua
Attaquer (un travail, une action), commencer.
esbessa
Renverser.
esblida
Oublier.
escafigia
Écraser, écrabouiller.
escagassa
Casser, détruire, succomber sous le poids.
s’escagasso : se casser.
escagassat
Fourbu, épuisé, démoli.
escaïnou
Surnom ; syn. soubrénou.
escaluerna
Éblouir.
escambarlat
Quelqu’un qui a les jambes très (trop) écartées.
escambarla : Passer par-dessus en écartant les jambes.
escampilla
Jeter, disperser.
escarabillat
(j’adore ce terme) (intraduisible) Se dit par exemple d’un gamin dégourdi, éveillé, dont les yeux pétillent. On l’emploie aussi pour dire qu’une personne qui était malade va mieux.
Coumo baï ta mèro ? Oh s’escarabillo pitchot a pitchot.
escaraounia
Égratigner.
escarjuelia
Écarquiller les yeux.
esclagia (s’)
Sangloter ; syn. sousca.
esclaïrado
Éclaircie, mais aussi clairière.
esclops
Sabots.
escloupio : sabotier, dont les outils sont aissetto, tarabelo, birou et paradou.
escoubas
Grand balais prolongé par une serpillière et servant à nettoyer le four communal après la cuisson.
escoubo
Balai.
escoudré
Battre le blé, les lentilles, avec l’escoussou avant de passer les graines au béntaïré.
escoundetto
Cachette.
escourtinsat / escourtinsado
Surtout au féminin, désigne une femme habillée très court, qui n’y mouontro maïl que n’y rescouont.
escoussou
Fléau.
escranca
Démolir.
escudelo
Bol muni de deux anses.
escupi
Cracher.
Proverbe : Rougiole del bespré réjouis soun mestré, rougiolo del mati escupit soubré soun bési. — Le ciel rouge le soir est signe de beau temps, le matin il annonce la pluie.
escupido
Salive.
escurcino
Obscurité.
esliéoussés
Éclairs, voir aussi tro.
esmougut
Ému.
esparnia
Économiser.
espéirégiat
Épierré.
espéli
Naître, s’épanouir.
espera
Attendre.
Boou maï téné qu’espera.
Mais pour le chasseur l’espero c’est l’affut.
esperfida
Surveiller, espionner.
esperset
C’est le sainfoin.
espinchia
Regarder, souvent à la dérobée.
« Pérdéqué m’espinchiès ?
— Et bè, dé qué ti pouo faïré, un chi espinchio bé un ébesquè. »esplouma
Donner une raclée.
esploumassado : Raclée.
esploumassat
Décoiffé, ébouriffé.
espounchina
Égratigner.
espoussa
Secouer.
essiliosses
Escaliers.
Mais l’escalier en bois, accédant aux chambres est la bisèto.
estabousi (s’)
S’évanouir ; syn. dabala la gardo.
estafiè
Rusé, compère.
estampel
En désordre, en vrac, pêle-mêle.
Quonté estampel, uno chiabro y troubario pas sou cabrit !
éstaplo
Étable.
estèlo
Buche, morceau de bois.
esterpa
Épandre, disperser le fumier.
estingonço
Projet dans le sens de combine, complot.
estiplassado
C’est une bonne raclée, uno fréto.
estira
Étirer, mais aussi repasser le linge.
estouillo
Chaume, champ moissonné ou l’on cueille la mâche sauvage, l’ampouléto.
estourchinga (s’)
Se dandiner.
estrabira (s’)
(pas d’équivalent en français) Se tordre la cheville, faire un faux pas.
estrassa
Gaspiller ; syn. despelferri.
s’estrassa : Se dit d’une personne qui dépérit.
estréma
Entrer, rentrer.
Quon faï frèt, lous chis estrémou la lengo.
estrennos
Ce sont les étrennes : les enfants de la génération précédant la mienne passaient de porte en porte, le premier janvier en psalmodiant : « Bouono annado et bouon on, uno estrenno per moun prémio dé l’on. » et récoltaient quelques sous troués.
estripa
Déchirer.
fabo
Haricot.
fabrè
Forgeron.
fachiado
Châtaignes grillées sur la braise dans la poêle percée. Réunion entre amis pour manger ces châtaignes accompagnées d’un coup de blanc (ou de Clinton).
fadégia
Plaisanter, badiner.
fadegia
Plaisanter, badiner.
faï
Fardeau.
faou
C’est le hêtre.
farandel
Étourdi.
faribol
Volage, insouciant.
fatras
Haillons, guenilles.
fèdario
C’est la bergerie.
fèdo
Brebis.
fénestro
C’est, bien sûr la fenêtre mais c’est aussi le nom d’un village de Haute-Lozère qui me rappelle une saillie du sympathique curé de Saint-Julien lequel avait toujours une blague au bord des lèvres. Il se rendait à une réunion du curé-doyen et passait, sous une pluie battante, devant la maison de ma tante postée à sa fenêtre. Comme il avait passé le bas de sa soutane par-dessus la tête, pour se protéger de la pluie, ma tante l’interpela :
« Eh bé, moussu lou curat hérousamén qu’abét une brabo soutano ! »
Et le curé de lui répondre :
« M’én parlét pas, brabo fenno, foou coumo las fennos dé Fenestré, descaté lou quiéou per cata la testo. »
fermigio
C’est la fourmi dont La Fontaine a illustré l’avarice, dans une fable dont j’ai commis la traduction ci-dessous en patois tel qu’il était parlé au Bleymard.
La Cigalo et la Fermigio
La cigalo abio chianta tout l’estièou,
La pétèt à abérè la crampo
Quon arribèt la cizampo.Pas lou pu pichiot moucel
De mouchio ou… d’estron d’ooucel.S’accousset ploura famino
Aqui de la fermigio, sa bésino.
La prèguet de li presta
De biasso, per soubreviva
d’aqui à tant qu’arribio la primo.
« Ti* proumetté, brabo besino,
Maï que ma dièouto, ti pagaraï
Dabon aoûs, agiès pas laï. »La fermigio es pas prestaïro,
Acos soun mendre decado.
« Déquè fagios quon soureillabo ? »
Diguet à la manlevaïro.« Nuèt et jiour et per tout aouro,
Chiantabè, chioou pas qu’aco ti desgrado ?
— Chiantabès! al coutraïré, brabamèn aco m’agrado !
Eh bè : pouos ana dansa aro ! »L’Hubert
* Aï pensat qu’entrè bésinos la fermigio et la cigalo si tutégiabou. Acos pas talamèn respectuous per La Fouon mais aco m’o sembla maï crédiplé.
ferrat
Seau.
fessou
Pioche à sarcler.
fial
Fil.
fièiraou
C’est le foiraïl.
fillat
C’est le gendre, féminin : fillado.
C’était le surnom du père et du frère aîné de mon oncle Albert.
finta
Surveiller.
flèquo
Plat de pommes de terre cuites au four avec du lait et sans plaindre l’adoubun. J’ai l’eau à la bouche en pensant aux « fléques » inimitables que préparait ma mère.
foiun
Parole caustique, brocard.
fom
Faim.
Au nord de la Lozère on dit plutôt talèn.
fougia
Fouir, retourner la terre, même racine que « fouir ».
Y abio un omé qué fugio soun hor, etc.
fouilletto
Petite bouteille.
fouiro (la)
La courante, la diarrhée, la cagagne.
A la fi de l’annado, moun puorto mounédo o la fouiro.
founia
Bouder.
Lou Fougnadou est devenu le boudoir.
fouon
Fontaine.
fouossos
Beaucoup, nombreux.
Au premier de l’an les enfants passaient dans toutes les maisons, dans l’espoir d’une étrenne en criant : « Buonno annado accoumpagnado dé fouossos antros ! »
fournelo
Bourrasque de neige, tourmente ; syn. ciro.
foutraou / foutralo
Un peu fou ou qui fait le fou (couillounas).
foutrè
Diantre.
fraïssé
Frêne.
fréta
Frotter.
Mais aussi (difficilement traduisible) gagner, éliminer et par extension engloutir.
Lou Jiaousétou dé la Pounceto, quond o un bouon moucel lou fréto.
freto
Raclée.
frigoulo
Thym.
fruchio
Fruit.
fuji
Fuir.
fumeto
Colère, coléreux.
fun
La fumée.
Yo pas dé fun sans fioc.
Il n’y a pas si longtemps, les chemises d’homme étaient prolongées à l’arrière par 20 cm, environ, de tissu. On appelait ça lou péndoul ou dans une expression plus évocatrice lou copo-fun, devinez pourquoi ?
fustio
Le menuisier, personne qui taillait les poutres.
D’où probablement le surnom de Fustio donné à certaines personnes (il y avait un Fustio à Orcières).
fusto
La poutre ; voir aussi fustio.
gabio
C’est un char dont on a considérablement rehaussé les ridelles pour la moisson.
gabot
Désigne le Lozérien plutôt du Nord-Lot. Assez méprisant.
Quon mountabion d’Alès lou camiou de charbou, moun ounclé s’arrestabo à Puortos per biéouré un cop aco d’un ancien del Bluma qué ténio un cafè.
Lou patrou manquabo pas dé nous diré « É bé couci boou lous gabots d’amoundaou à la mountagno ? »
Aco métio l’Albert, qu’éro ton fièr dé soun Bluma, dinc uno coulèro qué lou birapassabo.
En mountén dinc lou camiou mi dijio : « Quanté c…, si rappelo pas doun d’es sourtit, nous béiro pas plus ! » … mais pas despichious per un soou, y tournabo à cado biachiè.
gafet
Serviteur, manœuvre.
gaïré
Peu.
gaïré bé : Presque.
galapian
Garçon qui a grandi trop vite (voir despéngio-figos).
gandolo
Petit ruisseau, rigole. je crois, plus modeste que le bésaou.
gara
Enlever.
garda maliço
Ne pas oublier ni pardonner une « crasse ».
gargamèlo
La gorge.
garnos
Ce sont les branches restant sur le sol après abattage des arbres.
giagatou
Réfrigérateur.
gial
Gel.
giba
Lutter, se disputer, se dit du comportement de bœufs mal joints.
giès (pas)
Personne, aucun ; syn. dégus.
gimbla
Plier.
gingla
Gémir.
goubillos
Ce sont les billes.
gourgo
Petit gouffre, réserve d’eau (avant l’adduction d’eau tout le village s’approvisionnait à la gourgo del Lahondès).
gral
C’est le corbeau. Également croupatas.
Ci-dessous, la version en lengo nostro du Corbeau et le Renard de La Fontaine.
Lou Reinal et lou Gral
Un gral, gros croupatas, à l’aguo d’un pédis,
S’empifrabo un moucel de toumo del païs.
Un reinal, couéto fino, que passabo perquis,
Se plantet qui sutio, ton léou qué l’abet bist.Couyoun ! Sou sé fajio, Iéou qué toujiours la pété
Que las couostos ressortou à m’èn créba la pèl
Et l’aoutré machiarat que cado jiour es pétè
T’endabalo la toumo, moucel après moucel ! …« Salut, moussu lou gral, dumpieï que bous counneïssé ;
Pas jamaï coumo huèÏ, bous abioÏ ton fintat !
Et lou regrette bien, qu’ou chia bè récounneïssè ;
De toutes lous aoucels, set lou meillou pintrat !
Perco aïmaïrio bè, un cop es pas coustumo
Bous entèndré chianta, on dïéou se régala !
S’abet ton bono bouès qu’abet crané coustume
Set lou reï des aoucels, i o pas à badina. »Et l’antrè Jacalut, le fout uno guinlado ;
En baden gorjio comm’un four de coumunAdounc lou couquinas atapo, à la bugado,
Lou froumachiè goustous, que faguet pas qu’un fun !Mouralitat
Si chiaou pas trop fisa am’ aquèlos berduros
Que bous flatou dabon, pieï se foutou de bous ;
Qué sé lous escoustat, bous foou uno caturo
Et pieï, bous plontou aqui, mouchet et tout pétous !Marcel Engelvin d’après Jian de la Fouont
granat
Dru.
granats coumo la sal : Grains serrés comme des grains de sel.
gratoquiéou
C’est le fruit de l’églantier (cynorhodon) avec lequel on fait de succulentes confitures.
grel
Germe des pommes de terre.
desgrella : Enlever les germes.
gret
Avoir gret : avoir très froid aux mains ; syn. l’onglée.
grisago
Lézard gris, syn. lengroso.
gro / gron
Grain comme lou blat, l’ordi ou la cibado.
grumo
Écorce.
haouménas
Homme de grande taille, impressionnant.
ibrougno
Ivrogne.
Garo ti d’aqui chi d’ibrougno qué toun mestre biéou d’aïgo.
idoula
Hurler (s’applique surtout aux chiens).
ieïro
Évier.
iéou
Moi.
imberbésit
Bébète, maladroit, bédigas.
inquièt
Ne signifie pas inquiet en souci, mais irrité, en colère.
Dé qué as, sios inquièt ? Et bè, sé sios inquièt, pisso, aco ti passaro.
io gras
Ça va bien, ça convient, c’est bon, facile.
io pas gras : Ça ne va pas…
iogo
Andouillette.
ioou
Œuf.
irètché
Râleur, irrascible.
istorio
Histoire.
izala
Se dit des vaches, qui énervées par la chaleur et les mouches, lèvent la queue et se mettent à courir dans tous les sens (source mon ami Yves).
A quatrébin ons mi chiaou pas trop pensa a izala et pas soulamén a caouso dé las chiombos…
jaïrè
Coucher.
si jaïrè : Se coucher.
jéssés
Aucun, personne.
jial
C’est le coq, ne pas confondre avec lou gial.
Jiaou !
Heureusement ! Quel bonheur !
jiargougnio
Querelle, dispute.
Cerca giargougnio.
jiargoussa
Travailler en se fatigant trop, par maladresse…
Lou Gustou o jiargoussa tout lou jiour per parè faïré, acos qu’y io pas lou biaï. — Le Gustou s’est agité toute la journée pour avoir l’air de travailler, alors qu’il n’en avait pas les moyens / la volonté / la compétence.
jiarlou
Seau en bois dans lequel on recueillait le lait de la traite.
jias
C’est la couche, souvent employé pour l’habitat du lièvre.
O tuat la lèbré al jias !
jimbla
Tordre, déformer.
jingla
Pousser un cri de douleur.
jioubé
Jeune.
jiouca
Percher.
si jiouca : Se percher.
jiouquetto
Hoquet.
junchio
C’est une demi-journée de travail, vient de joug, joindre (on joignait les bœufs ou les vaches pour une demi-journée).
Voir aussi uno batudo.
kèli
Le pot-de-chambre, le seau hygiénique.
Entendu un jour par mon cousin, qui en connaît beaucoup d’autres (fouossos antros) :
« Béjio lou aquel pouor dé drolé ! Qu’o esbessat lou kèli, sé acos pas lou tro dé Diéou. — Regarde-moi ce pauvre garçon ! Il a renversé le pot, si ce n’est pas le tonnerre de Dieu ! »
lachiérous
Pissenlit.
lacremo
Larme.
laï
Souci.
si laïa : Se faire du souci, syn. dé méchianson.
lambina
Flâner.
landrina
Fainéanter.
landrinas : Fainéant.
lanterna
Hésiter.
laougiè
Léger.
laoura
Labourer.
A donné des noms de famille : Laouraïrè.
laouso
Ardoise, dalle.
lat
C’est le précieux lait, objet de bien de convoitises comme en témoigne le récit qui suit :
Anén faïré lou lat
Fouossos péisons, per counserba, al frés lou lat dé lus douos ou très bachios sacabou la marmito dinc un traou, uno baoumo, al rajïou d’uno sourço, d’uno fuon, d’un bésaou ou dinc un clapas bien abritat.
Lou lat si paousabo touto la nuèt, et, lou mati èro presté a escréma per tira la burabo qué serbio a faïré lou burè ; lou restant èro cousoumat al déjuna ou passabo én froumatchiè, caillado ou rébérou.Un parel dé cops din l’annado lous drolès dé séchè à dazohuièt ons s’acantounabou per coumplouta. « Dé besprè pourrion ana faïré lou lat del Vidal (ou del Marius, del Mouonti…) n’y sios ? » Toutés n’èrount !
La nuet èro pas toumbado qué lou troupel d’argaliès se métio en marchio, son brut, per ana enfoutiscla l’oullo de lat dé la bitimo qu’abiéou chiaousit.Pourtabo pas lou cop luèn : lou lat éro éndabalat lou mêmo besprè din l’un ou l’aoutré cafè del billatchiè. La patrouno dèl bistrot pensabo pas a maou (crésé pu léoul qué fajio semblon dé pas saoupré d’oun bénio lou lat… mais sioï bélèou méchianto lengo ?) É per lous régala, lus fasio chiaouffa un crané « café au lait » qu’abiou léou fat dé chiourla accoupagnat de rirés et fouossos faribolos.
Suffis, qué, las agapos terminados, la marmito bien néttégiado régagnabo sou récantou, lou pus soubèn accoupagnado d’un paou dé mounédo (lous galapians érount bé un paou hounestés…)
Manquarèt pas de mi diré : pedéqué aquelos caturos alors qué maï qué maï dé nostrès sacripans èroun éfons de péisons et, poudiéou faïré gaïré bé cado jiours dé tibachiés dé lat ?
La répounso es countégudo dinc, uno soulo idéïo : la traditiéou. Aquélos expédissiéous si perpétuabou désémpiéi fouossos annados, maï béléou maï d’un sièclé. Lous pèros dé nostrès aïssaplés, et lus grans, abiéou fat pario din lus junesso… mais béirèn qué l’abièou un paou esblidat.
N’empachio qué lou lendemo quon la patrouno panlébabo uno péirolo viéoudo fasio un mouré qué vous disé pas, ero inquiéto coumo néchi et badabo d’escornas qu’aousé pas répéta aïci.
N’empacho qué si soun hommé, en anén toumba un paou d’aïgo, al cla dé luno, abon dé s’ana jiaïré, sutabo sous piliars, manquabo pas dé lous campégia din lous trabèssés, tout achaulfat én gulen coumo un pouor malaouté, et, sé n’agantabo un si giènabo pas per li mettré uno buono freto (d’aqueste téns acos èro pas interdit).
Traditiéou ou pas, uno d’aquelos bestigios fouguet tan talamén a riré qué mi chiaou bous la counta ;
Un besprè dé primo, lous drolès et lus marmito si préséntéroun al cafè del P…, per s’endabala lou famus cafè al lat. La patrouno faguet chaouffa lou brubatchié, régalèt nostrès lascars, néttégièt bien coumo chiaou l’oullo… et lou léndémo mati quon bouguèt tira dé sa réserbo un paou dé burado per soun cafè, soun cullio faguet pas qué tinta lu feré dé la marmito. Lou cabussel li toumbét dé la mo tan talamèn fouguèt mouchièto ! Quaouqués soous traoucats al quiéou dél toupi l’empatchièroun dé si troumpa : abio fat lou cafè al lat, dé l’équipo dé galapians, embé lou crané lat dé sas bachios !
Coumo un malur arribo pas jiamaï soul, dinc lous voulurs, y abio soun proprè drolè, lou F… (acos aquel amic d’éfonso qué m’o countat l’affaïré y o dous ou très ons… aquesté cop « n’éré pas »)
Quon lou péro si lebèt, o pas chiagut li parla dé traditiéou. Per ma fe ! Moun coupi prénguèt uno estiplassado qué sas maïsos dé darios s’én rappèlou encaro ! (aï déjia dit qué, adoun, abion ni lou dret, ni l’embéjio dé nous plognè d’abèrè réçooupégut lous « châtiments corporels » qué béniou dé la familio, dé l’escolo, del curat et mêmo del bési quon nous agantabo din soun cilièirè.
Per coumpréné qué la P… abio pas récouneisségut sa marmito, chiauou saoupré qué toutos la fennos del Bluma et dés billachiès bésis croumpabou lus oullos, marmitos, casséirolos… à la quincaillario dé la Batistino qué ténio pas qu’un moudélo : toutos la marmitos érount fachos del mêmo mouslé.
Crèsé mi soubéni qué la traditiéou se perdèguet un paou après la libéracièou, lou rétour dés prisouniès, en maï d’ostros agapos, fouguèt la darnièïro occasiéou, d’ana « faïré lou lat ».
Aro sario pas gaïré poussiplé dé récouménça : lou lat d’aro, industrialisat, analysat, arréngiat, énsilagiat, és débengut uno « matière première » ensacado dinc dé citernos resfrèigiérados et amassat per camious ou tout s’y mesclo. Dé qué ni siègié lou plasé sario pas lou mèmo et bous pouodé diré qué lou lat sario pas ton goustous as nostrès amaturs dé « nutella ».
Présémple ! Sioï presté à parida qué sé lou P… s’amassabo, aro, del Paradis, sario bé un paou coufflè dé beiré qué dous éléburs, dé maï dé cinquanto bestios cadun, oou près la plaço dés quaouqués bins païsons et lus douos ou très bachios d’adoun. Et s’engarçario pas, trop countén qué sario, si, la junesso li fasièou, d’un cop a l’antrè, péta la marmito.
lata
Sortir les vaches pour les amener paître.
lebado
C’est une retenue d’eau.
lèbré (la)
Le lièvre.
Bourrée :
Aï bis lou loup, la lèbré et lou réinal dansa,
Fajiéou lou tour dé l’aoubré, son pouiré d’attapa.
légo
Envie, se rapporte le plus souvent à la nourriture.
Aquelo counfituro mi faï lego.
lénçoou
C’est le drap.
Per la festo Diéou si penjiabo dé lénçoous soubré las façados dé toutés lous oustaous dé la chiarriéiro, oun passabo la proucéssiéou. Fouossos famillos abiéou un parel dé lénçoous noous per aquel usachié.
lengo (nostro)
C’est le patois, qui nous a été transmis, oralement, par nos ancêtres avec au fil des siècles des modifications, parfois l’ajout de mots francisés.
Dans l’extrait, ci-dessous, d’une convention entre le seigneur du Tournel et l’évêque de Mende (5 juillet 1209) rédigée pour partie en « langue rustique » on retrouvera des mots de notre patois actuel (gléiso, jamaïs, de foro).
Daus l’autra part en Aremans de Peyra prebost e en Guilhems de Peira Achediacre de Mende, tenens la vicaria de l’evesquat per nome per mandamen de monsenher. En Guilhem l’evesque, ab voluntat e ad consetimen espres dels chanons, et del chapitol de la gleisa, prometen que jamais l’evesque ni la gleisa o negun hom… no do ni auctore lo menatge ni negun dels fieus que tu tengues de la gleiso, per so que tu aquels tengues de la gleisa, e tu d’aquel, se tu aisu no volias… E se negus hom de l’evesquat o de foro l’evesquat te movia guerra… Nos te prometen que il gleisa t’en valla tos temps ab tot son poder.
Source : archives départementales de la Lozère.
lengroso
Le lézard gris.
lénio
Bois de chauffage.
lésè
Temps dont on dispose, souci, préoccupation.
abèré lésè dé : Se soucier de.
liéoura
Vider.
limando
Étagère.
linda
Glisser sur la neige, le verglas, faire une couado.
lindo
Mince.
lou bon (douna lou bon)
Libérer, lâcher.
lum
Lumière, lampe.
Sabé pas oun penjia moun lum. — litt. « Je ne sais pas où accrocher ma lampe. » Je m’ennuie, je ne sais que faire de mon temps.
machiarat
Sali, noirci.
madèplé
Invalide.
maï
Plus.
maigroustel
Très aigre, chétif, décharné.
maïsso
La joue, la gueule, on dit quanto maïso de quelqu’un qui parle beaucoup, trop.
maistré
Maître, patron.
Es à soun darnio maistré — Expression qui s’applique à un outil, un appareil malmené, mal entretenu.
malaouté
Malade
mangia
Manger.
mangia las braïllos : Se ruiner, faire une mauvaise affaire.
Dinc aquelo pachio y aï mangia las braïllos.
mani / manido
Petit bébé, petite fille.
manleba
Emprunter.
manoul
Paquet de tripes d’agneau.
J’en ai encore l’eau à la bouche en évoquant les manouls de la Félicie du Mouonti, dégustés le matin de Pâques, après la première messe .
maou
Mal, douleur.
Ma tante : « As maou al bentré ? Baï caga et lou sentré ! »
maoutchio
Saucisse d’herbe, saucisse au choux et gorge du porc.
mapèplé
Invalide.
marcomaou
Lait, mal habillé, de mauvais genre.
Par extension : de mauvaise augure.
Aco marco maou.
Marco maou si présénto.
marouna
Grommeler.
marrou
Chat mâle, gros matou.
Par extension : personne très forte, impressionnante.
mascara
Déguiser.
masuc
Buron.
mechianson (dé)
Se faire du souci, du mauvais sang.
meissounna
Moissonner.
meno
Race, espèce.
Es dé buono méno.
ménou
C’est la luge du pauvre : deux tasseaux arrondis à l’avant reliés par deux ou trois planches.
méravilia
Émerveiller, merveille.
miech
Demi.
miéchiour
Midi.
mouchièt
Surpris, déçu, sans voix. Difficilement traduisible, c’est un état de déception, de surprise désagréable qui laisse sans réaction, interdit.
Crégio tan talamén abéré soun permis qué fouguet maï qué mouchièt quon lu manquèt.
moulinio
Meunier.
mouniflo
Sexe féminin.
Ta mouniflo, Marinou, es pas fachio per mésura la sibado.
mounin
C’est le singe, la guenon.
mouralia
Museler.
moureilla
Barbouiller.
mourré
Museau.
faïre lou mourré : Faire la tête, bouder.
mousé
Traire.
Avant la mécanisation on trayait les vaches à la main assis sur un tabouret ou, mieux, un sélou ou bouto-quiéou, siège muni d’un seul pied et attaché à la taille. Le lait était recueilli dans le jiarlou à tavers un genre d’entonnoir doublé d’un tamis, le couladou, puis il était transvasé dans la couïro.
moustas (un)
C’est une grosse gifle.
moutchiadou
Mouchoir.
musa
S’amuser, se rencontrer, se distraire.
Usité surtout entre vacher : « Péndén qué musabion mas bachios s’anérou si couffla din lou tréflé del Louis. »
nada
Noël.
nanet
Nain.
naoutchio
Bassin, alimenté par une fontaine et où vont s’abreuver les vaches.
Cuvette ou renfoncement du réseau d’eau / du caniveau, qu’on obstruait volontairement (sans doute avec une pierre ou une planche) pour faire monter l’eau et rincer la rue.
nèchi
Fou.
néchioum : Folie.
nembounil
Nombril.
nèou
Neige.
néplo
C’est le brouillard.
Néplo dél serre pléjio baï quéré.
Néplo del ballat, lou bouon témps es arribat.
nibou
Nuage, nuageux.
nièïro
Puce.
niganaou
Surnom donné aux protestants (dé tralouzéro), peut-être déformation de huguenot.
nipat
Bien habillé, chic.
nobis
Jeunes mariés et même seulement fiancés, promis.
Couplets souvent chantés lors des repas de noces (sur l’air de Viens Poupoule, viens…) :
Lou Nobi Esfrayat
-1-
Lou jiour qué sé soun maridats,
Lous nobis dé dalaïa,
An tant agut d’incoumbéniéns
Qu’auou fat riré lous gièns.A la coumuno, lou mati,
Dabon lous dous témoins,
Lou mairo li diguèt :
« Moussu, sinnat aqui dessus.
Mettét dounc bostré noun
Endé bostré prénoun. »Refrain
Sinnat bité, sinnat bité, sinnat bitamèn,
Qu’acos lou réglamén fat dél goubernamén.
Ah !
Sinnat bité, sinnat bité, sinnat bitamén.Me lou nobi esfraïat,
Pouguèt jamaï sinna !-2-
Puèï, s’accoussérou al cabaret,
Rétès coumo piquets
Et quon aguèrou bien soupa
S’én anèrou coulgia.Din la chiambréto réunits,
Semblabou réjouits,
Mais in éntrén di lou linçauou,
Lou nobi aguèt pauou !
Esfraïat, coumo un chiat,
Si mettèt a trémbla.Refrain
« Dé qué trémblès, dé qué trémblès qué ? »
La nobio li diguèt, « S’as pauou embrasso mé !
Ah !
Dé qué trémblès, dé qué trémblès qué ! »Me lou nobi esfraïat,
Pouguèt pas l’émbrassa !-3-
Lou léndèmo, dabon lou jiour,
Maï qué sadoul d’amour,
S’èn rétournet pas bien countént
Rétrouba sous parènts.Soun pèro, én lou bégièn béni
Li diguèt, « Moun pouli,
Digio mi mou pichiot énfant
Dé qué t’o dit Sobran,
Digio mi, moun perlet,
Coumo baï qué sios soulet. »Refrain
« Oh moun païré, oh moun païré oh !
Sioï un gros maléirous, saraï jiamaï érous
Ah !
Oh moun païré, oh mou païré oh !Sioï un paouré esfraïat
Anat mi rémplaça ! »Traduction littérale :
Le « Nobi » Effrayé
-1-
Le jour où ils se sont mariés,
Les « nobis » de par là-bas,
Ont eu tellement d’incidents
Qu’ils firent rire les gens.À la commune, le matin,
Devant les deux témoins,
Le maire lui dit :
« Monsieur, signez donc là-dessus.
Mettez-y votre nom,
Avec votre prénom. »Refrain
Signez vite, signez vite, signez rapidement,
Car c’est le règlement fait du gouvernement.
Ah !
Signez vite, signez vite, signez rapidement.Mais le promis effrayé,
Ne put jamais signer !-2-
Puis ils se précipitèrent au cabaret,
Raides comme piquets,
Et quand ils eurent bien soupé
Ils allèrent se coucher.Dans la chambrette réunis,
Ils semblaient réjouis,
Mais en entrant dans les draps,
Le nobi eut peur !
Effrayé, comme un chat,
Il se mit à trembler.Refrain
« Pourquoi tu trembles, pourquoi tu trembles, quoi ? »
La « nobio » lui disait, « Si tu as peur embrasse-moi !
Ah !
Pourquoi tu trembles, pourquoi tu trembles, quoi ? »Mais le nobi effrayé
Ne put pas l’embrasser !-3-
Le lendemain, avant le jour,
Plus que saoul d’amour,
Il retourna pas bien content
Retrouver ses parents.Son père, en le voyant venir
Lui dit, « Mon joli,
Dis-moi mon petit enfant,
Ce que t’a dit Sobran,
Dis-moi donc, mon perlé,
Comment se fait-il que tu sois seulet. »Refrain
« Oh, mon père, oh mon père, oh !
Je suis un gros malheureux,
Ne serais jamais heureux
Oh !
Oh mon père, oh, mon père, oh !Je suis un pauvre effrayé,
Allez me remplacer ! »noro
Belle-fille, bru.
Nouè
C’est Noël, célébration de la naissance de Jésus, fête magique pour les enfants… et les grands.
Je ne résiste donc pas au plaisir d’inclure dans ce glossaire le beau poème écrit par mon ami patoisien, Jean Jouve (cf. son livre remarquable Saint-Julien du Tournel – Souvenirs d’un petit lozérien).
Noué en Louzéro
Y o presqué dous mil ons à Béthléem nasquet
Un pichiot effantou qué pas degus bouguet,
Yabio Jiaouset, Marie et lous angios del ciel,
Yabio l’asé, lou braou, lous pastres, un troupel.Et cado on, désémpièi, à Noué festabion,
Per nous èn soubéni, uno crèchio fagion.
Et lous parènts dijièou : « Jésus baî dabala
Din la néou, din lou frech, lou bous chiabro pregia. »Des billachiès, de luen, de pertout si bénio,
Per la nuech de Noué, la gléiso s’emplichio.
De messos n’yabio tres, chiantabion gloria,
Lous bèlès, lous effon chiantabion Hosanna.Courrion bitè èn sourtèn quond on ero pichioch,
Alors dabon lou fioc métions nostrès esclops
Pensabions as cadeaux en anèn nous durmi,
Et lou pèro Noué adounc poudio bèni.Dans l’esprit du glossaire, la traduction est littérale et ne respecte pas tout à fait celle de Jean qui a donné, à juste titre, priorité à la rime tout en respectant le sens du texte patois, et qui a parfaitement réussi cette gageure.
Noël en Lozère
Il y a presque deux mille ans, à Bethléem naquit,
Un tout petit enfant, dont personne ne voulut
Il y avait Joseph, Marie et les anges du ciel,
Il y avait, l’âne, le Taureau, les bergers, un troupeau.Et chaque année depuis, Noël on fêtait
Pour nous en souvenir, une crèche on faisait.
Et les parents disaient : « Jésus va descendre
Dans la nuit dans le froid, il vous faudra le prier. »Des villages, de loin, de partout on venait,
Pour la nuit de Noël, l’église se remplissait.
Des messes il y en avait trois, nous chantions gloria,
Les grands, les enfants, nous chantions HosannaNous courrions vite en sortant, quand nous étions petits
Alors devant le feu nous mettions nos sabots,
Nous pensions aux cadeaux en allant nous endormir
Et le père Noël, alors, pouvait venir.nousa
Noue.
obro
Travail.
odi
Haine, dégoût.
odious : Odieux.
oli
C’est l’huile.
aïllet et oli : Aïoli.
ordi
Orge.
ormis
Sauf, sauf que ; syn. enmis, assetat que.
ougado
Contenu d’une marmite (ougo).
ougo
Marmite.
oulo
Autre nom de la marmite ; syn. ougo.
As lous ounglés ton talamén logs qué sourtiriéou lou lard dé l’oulo (avant de se servir de soupe on en sortait le lard).
ourtado
Jardin (hor) planté, récolte de légume.
Un grand ami de famille se nommait Ourtado.
oustaou
Maison, domicile.
outrigio
C’est l’ortie qui fait de si bonnes soupes.
pachiado
Omelette à la farine.
Pachios
La fête de Pâques.
Lou Dibéndres las fennos si counfessabou et tapoun la counfesso finido lou téns s’estrassabo tan talamen abiéou countat dé bestigios al curat, lou Dissaté acos éro lou tour des homés et lou sourelsi pounchiabo. (Acos lous homés qué digiéou aco.)
Lou Diménchié, cadun métio sas pu poulidos répélidos, lous pu richiés estrennabou, et toutés annabou à la prémiéiro faïré lus Pachios. Tapoun sourtits dé la gléïso lous fraïrés, parentat ou amics si coubidiéou per si régala dé manouls qu’abio fat la Félicie del Mouonti son esblida quaouqués cops dé blanc dé la Trappo.
On dit aussi, à propos de nobis dont le fruit des amours apparaît avant le mariage : « Aquélés couquis, oou fat Pachios abon Carémo. »
pacho
Marché.
pacho facho : Marché conclu.
Sur le foiraïl, les affaires se concluaient par pacho facho, ponctué par un claquement des mains (pas de papier ni autre reçu).
padèlo
Poêle à frire.
Las truffos à la padèlo dé ma gran érou tant talamen goustousos qué tout lou Bluma n’y parlabo.
paga
Payer.
Entré paga et mouri abén bé lou témps.
paillot
Grange où sont conservés fourrage et paille.
Dans la ferme il y a donc l’éstaplo, la sout, lou granio, lou chiarnio et lou paillot.
palafica
Mettre en très grand désordre.
paloch
Boule de neige pour batailles.
paméns
Cependant.
panard
Boîteux.
panardo : boîteuse.
pantaïsa
Rêver, par extension radoter.
Sas pas dé qué disés, pantaïsés !
paoubré
Pauvre.
Peut aussi signifier mauvais : « ta soupo sén paoubré o dégut passa ».
paoumélat
Pommellé.
Ciel paoumélat fénno fardado (pintrado) soun pas dé longo durado.
paparot
Malpropre, négligé.
para
Empêcher, défendre.
paret
Muraille.
pargo
Entouré d’un halo.
Quand on dit « la luno es pargo », c’est signe de mauvais temps.
parguè
Parc, parc à moutons.
parpaillou
Papillon.
pas jamaï
Jamais.
passegia (si)
Se promener, parcourir.
pastieïro
Pétrin.
pastré
Berger.
patet
Lent.
patimèn
Souffrance, pénibilité.
pécaïré
Pauvre, peuchère.
pégo
Colle.
« Amaï, conto pégo ! » : Se dit de quelqu’un dont on a du mal à se débarrasser.
péiroulado
C’est la soupe du cochon, cuite dans la peirolo.
pélio
Chiffon, vêtement tout déchiré.
péliarot : Marchand ambulant de pélios, de peaux de chèvres ou de lapins…
pénaplé
Pénible.
pendoul
Pan de la chemise ; syn. copo-fun.
pénéchia
Se plaindre, gémir.
penna
Ruer.
per-ma-fé
Par ma foi, c’est une exclamation très usitée qui exprime l’étonnement, la surprise, l’admiration…
peral
Fromage de chèvre.
perco (praco)
Pourtant.
perdigal
Perdreau.
perdigolo
C’est la coccinelle.
pestilièiro
Chatière, braguette.
pesut
Lourd.
pétassa
Raccommoder, repriser.
Si pétassa : se réconciller.
péto (la)
Peur, peur panique.
piboulo
Peuplier.
pica
Taper, piquer.
Pica la dalio : Amincir le tranchant de la faux posée sur une petite enclume pendue (comme le coulio à la ceinture) avec un petit marteau bombé. L’ensemble c’est le picadou.
pièoucélatchié
Pucelage, virginité.
Marinou toun piéoucélatchiè
Ti faro pourri lou cotillon,
Acos pas coumo lou froumatchiè
En benen biel bendro pas bouon.
piliar / piliardo
Se dit d’un garçon ou d’une fille grand, costaux (plutôt flatteur), un peu fripon.
pinta
Boire plus que de raison, chopiner.
pintaïré
Buveur, bois sans soif.
Lou Gustin à sa fenno : « Bésés quond aï bégut, bésés pas quond aï sét ! »
pla
Bien.
Aquèlo raoubo ti baï pla.
planta la bourro
Avoir les cheveux, les poils qui se hérissent de peur.
plèga
Plier.
plégio
Pluie.
plèti
Plaît-il, s’il-vous-plaît.
ponso
Étagère au-dessus de la cheminée, bordée d’un galon brodé et supportant, outre quelques ingrédients de cuisine (sel, poivre, farine…), des objets de piété (sacré cœur, vierge…).
Le soir, chaise retournée, on disait la prière les yeux levés vers la ponso.
pouda
Tailler un arbre, enlever toutes les branches.
Pouda lous fraïssés per dounna à las fédos.
pouiré
Pouvoir (verbe).
pounchio
Début, pointe ; syn. entrado.
pouori
Poireau.
pourchiet
C’est un morceau de lard frais. Il est encore meilleur s’il est un peu mescladis.
poutou
Bisou.
poutounégia : Embrasser.
praco
Néanmoins ; syn. paméns.
preissat
Pressé.
prèn
Plein, pleine.
Présèmplé !
Exclamation donnant plus de poids à ce qu’on va dire (ou qu’on vient de dire). Litt. Pressé, bousculé, en bref.
presfat
Forfait.
Préné un trabal a presfat.
primo
Printemps.
prou
Assez.
prus
Démangeaison.
quaouquè
Quelque.
quiala
Crier, hurler.
quialassa / s’esquialassa
Se dit le plus souvent d’un chanteur qui veut pousser si haut la note… qu’elle lui échappe.
quicon
Quelque chose.
quiéou
Endroit sur lequel on se repose ; syn. tafanari.
De l’Alphonse de Villes-Basses (déjà cité) cette bourrée :
Moun quiéou és miéou, mas braïllos soun pagados,
Moun quiéou es miéou, cagaraï quon boudraï !
Et pour ironiser sur une personne de petite taille :
Dous pans de cambos
E lou quiéou es aqui.
quouro
Quand.
rabachiaou
Chou-rave.
rabala
Traîner, se traîner.
rabina
Brûler, noircir par la chaleur.
Aï esblida ma flèquo al four, aro es touto rabinado.
rabio
Rage.
enrabiat : Enragé.
rabiscoula
Ranimer.
ragoustous
Appétissant.
raï d’aco
C’est pas grave, peu important (raille de ça).
Aï perdut moun coutel, raï d’aco n’aï un antré.
ramassès
Fagots.
rambal
Pagaille ; syn. rafatori.
raouba
Voler.
Es pas raoubat. — Se dit d’un enfant qui ressemble beaucoup à son père (ou sa mère).
raoumas
Rhume ; voir aussi enraoumassa.
raoumia / roumia
Ruminer (au propre et au figuré).
raplaga
Action de couper, à la faux, l’herbe non accessible par la machine et aussi pour dégager l’espace nécessaire à la mise en place de l’attelage et au virage dans les angles du champ sans piétiner l’herbe.
rascasso
Avare.
…un d’aquelles qu’attachiou pas lus chis em dé saoucissos. — …une de celles qui ne retiendrait pas les chiens avec des saucisses.
rastel
Râteau.
Le néo-parisien revenant au pays, après avoir déclaré à son père qu’il avait oublié son patois, met le pied sur les dents du rastel dont le manche lui claque dans la figure et crie :
« Puto dé rastel !
— Eh bé as léou rétrouba toun patoués !!! s’esclaffe son père ravi. »
ratopenado / rataplénada
Chauve-souris.
rébarbo
Tome fraiche, (ou restes de fromages) pétrie avec sel poivre, aïgarden et conservée dans le foin.
réberdilio
Gaité.
rébiéouré
Regain.
réboussié
Personne qui cherche sans arrêt à contredire.
recata
Ranger.
récatè
C’est un bon repas bien arrosé.
regiscla
Éclabousser.
régisclé : Éclaboussure.
régouligié
Dégoût, ce qui donne envie de vomir.
Aquello rébarbo sén tan talamén paoubré, qué mi faï régouligié.
réinal
Renard.
rélochié
Horloge.
rémémbronços
Souvenir des morts.
Autrefois les noms des morts de la paroisse étaient énumérés en chaire par le curé : las réménbronços.
rénéga
Jurer.
répapia
Radoter, répéter les mêmes choses ; voir Répapiades.
répélidos
Vêtements, plutôt très usagés.
réquinqua
Ragaillardir, remettre sur pieds.
rescouondré
Cacher.
respèli
Renaître, éclore ; syn. rémaousi.
resso
Scie.
ressa : Scier.
ressillo : Sciure.
rete
Beaucoup, signifie également : raide.
riboto
Festin.
ron
Rocher.
Le plus célèbre dans le canton est celui du Tournel où il s’en passait des belles.
La légièndo d’Aïmérie
Un buon mati dé primo, lou ségnou del Tournel partiguèt à la crousado accoumpagnat dé sous hommes et dé soun pagié un cranè jiouné qué bènio d’attapa sous dasosét ons é qu’éro tan talamen poulit qué toutos la drolos del Tournel et tabé del Bluma ou dé Bagnos li courriéou après. Al chastel démourèrou soulos las fennos, lous éfons et quaouqués souldats trop biels, escloupats, malaoutés, ou fajian semblon dé l’estrè, per démoura à l’abrit. Gillette, la fenno del ségnou, et sa chambrièiro Yolande, sabiéou pas oun penjia lus lum, mais lous très ou quatrés « tiro-quiéou » qué lus fajiéou la cour érou luén dé las agrada.
Et béjio un paou què lou bel Aïmérie t’arribo pas al chastel, lou mouré dé trabès et la larmo à l’uel « Quanté malur ! Nostré mestrè s’és fat tua dinc uno térriplo bataïo qué sous chibaliés auou pas méns gagnado ! ».
La sirbénto faguét bé semblon dé ploura, mais èro touto réspèlido del rétour del pagiè qué, abon dé parti, l’abio cambaloutado maï qué maï dins lous bartasses del sèré et l’abio tan talamèn escaluernado qué la paoubro drolo créjio déjia al gran amour.
Suspèndént aquel droulas èro un sacrè estafiè qué si despachièt dé laissa en plan la chambrièiro per courtisa la barouno qu’èro, aro, uno richio et puissénto biéouso.
Dé beiré aco lou song dé nostro Yolande li mountét à la testo, birèt canturlo, et caludo dé ragio et de jalousio, sutèt soun aman dinc un récantou del chastel et li coupèt la gargamelo d’un cop de coutel ou dé daïllo, puièi s’ana cabussa del ron lou pus nal del sèré per s’escafigia 100 mèstrés pu bas.
Lou léndémo, la barouno èro encaro à ploura sa sirbènto… et soun jiouné aman, qué lous chibaliès del baroun escaladou a lus tour lou barounlas jusqu’al chastel et dé qu’apprénou a la barono ? Soun hommé abio esta estourbit percé qué soun bougré dé pouor dé pagié l’abio trahit. La fenno coumprénguét alors que l’Aïmérie abio tout preméditat pér préné la plaço del baroun din soun lièt et bélèou a la tésto del chastel.
Traguét pas lou cop luen : faguèt penjia lou cadabré d’Aïmérie a la pus nalto touré del chastel et l’y laïssét ton qué lous croupatassés ou lous mangio-poulos finiguèrount pas dé déschiarna sa carcasso.
Méchiant Aïmérie
As bougut chiassa douos lébrès al cop
Et passa dés esclops à l’hermino.
Trassé d’Aïmérie
Fennos ti faguéroun mouri dous cops
Penjiat al donjon, as aro buono mino.roubé
Chêne.
rougiga
Ronger.
rougiolo
Rougeur du ciel.
Rougiolo del bespre, réjouis soun maistrè, rougiolo del mati escupit soubre doun bèsi.
rouladouiro
Pendre la crémaillère.
roundel
Rond.
roundina
Rouspéter, grogner.
sac-son-foun
Se prononce sassonfoun : c’est la fin de l’intestin du cochon, la plus grosse tripe avec laquelle on confectionne le plus apprécié des saucissons (lou sassonfoun).
saca
Enfoncer.
sadoul
Repus.
Sioï sadoul coumo uno bachio coufflo. (du cousin déjà cité)
sagataïré
Bricoleur plutôt maladroit.
…as tan talamen sagatat lou rélogié qu’o rendut l’amo.
saïqué
Litt. « je sais que », sert à marquer la surprise, l’accentuation d’une proposition ou l’incrédulité.
Exemples :
Saïqué nou ! — Bien sûr que non !
Saïqué-béléou mi réfusaras pas un canou ! — Tout de même, tu ne vas pas me refuser un petit verre !
salié
Cape de berger, devient tout vêtement chaud ou imperméable en général.
Salio ti bien qué faro frét.
saluda
Saluer ; voir aussi cluta.
sanaïré
Le hongreur.
saouprè
Savoir.
Lou mi faras a saouprè. — Tu me le feras savoir.
sarcido
Couture, reprise.
sarra
Serrer.
si sarra : s’approcher.
sarsi
Repriser ; syn. pétassa.
sassit (un)
Un moment, un long moment ; voir aussi un briéou.
sébo
Oignon.
sécun
Emm*rdeur.
S’applique, par exemple, à un enfant qui sans arrêt vous demande la même chose « Quanté sécun ! »
sécunia
Importuner, emm*rder.
ségur
Sûr.
dé ségur : Sûrement.
sélou
Le tabouret à un pied utilisé pour traire les vaches. Dit aussi bouto-quiéou car il est attaché à la taille et donc que le pied dépasse des fesses lorsque le trayeur se relève.
séména
Semer.
Sen Julien
Saint-Julien, village voisin du Bleymard et surtout du Tournel.
Ci-dessous un émouvant poème de mon ami Jean Jouve. Je ne resiste pas au plaisir d’inclure dans ce glossaire un autre émouvant poème écrit par mon ami, patoisien, Jean Jouve.
Voir aussi son livre remarquable Saint-Julien du Tournel, Souvenirs d’un Petit Lozérien.
Saint Julien
Sen Julien es bastit à l’escart del chiami
Cos lou païs des rons, n’y monquo pas perqui.
Quond aouret un moumènt, bous chiadro arresta,
Lou billach’ se brabet, lous bendret bisita.Per ma fè, tout aïci en de péiros es fat
Y beiret lous oustas, en de laousos catach,
Bisitarèt la gleïso et soun style rouman,
Y o tabè un bièl four, oun cougion nostré pan.De charrieiros y o per y si preména,
A la plaço uno crous, bous poudèt asséta,
En prénèn bosté tens, y bèndret bous paousa.Sen Julien es bastit à l’escart del chiami,
Fouossos n’y soupartich, per treba luèn d’aqui,
Mais toutes rebendrèn, à la fi per durmi.Jean Jouve
La traduction, littérale est de l’auteur.
Saint Julien
Saint Julien est bâti à l’écart du chemin
C’est le pays des rocs, il n’en manque pas là.
Quand vous aurez un moment, il faudra vous arrêter
Le village est joli, vous viendrez le visiter.Par ma foi, tout ici est fait avec des pierres
Vous y verrez les maisons, couvertes avec des lauzes,
Vous visiterez l’église et son style roman,
Il y a aussi un four où on cuisait notre pain.Des ruelles il y en a pour s’y promener,
À la place une croix, vous pourrez vous asseoir,
En prenant votre temps, vous viendrez vous y reposer.Saint Julien est bâti à l’écart du chemin,
Beaucoup en sont partis pour travailler au loin,
Mais tous nous reviendrons, à la fin, pour dormir.Jean Jouve
ser
Serpent.
serre
Ligne de crête, colline.
sézigo
Je n’ai entendu ce mot que dans les expressions du genre « as pas sézigo » qui qualifient l’impatience, l’impossibilité d’attendre.
sinipïèou
Coqueluche.
sirbento
Servante.
sizampo
Tourmante (ciro, fournèlo).
soou
Un sou.
« Un tauou huéï, un tauou démo, à la fi dé l’annado aco faï uno toumo. » disait le Gustin (qui prononçait « T » pour « S »).
sorgo
Caquet, babil.
ténè sorgo : Bavarder.
soubrè
Sur.
soubrènou
Surnom ; syn. escaïnou.
soubrètout
Surtout.
souquet
Chute de grumes, récupérées comme bois de chauffage.
Petit fagot de bois sec, souvent constitué de branches fines ou de bois d’allumage, ramassé pour le feu domestique (cheminée, cuisinière, four).
sousta
Aider, calmer.
sout
Soue.
sujio
La suie.
Ramouno pas per la sujio. — Se dit d’un artisan dont on juge la facture un peu salée.
suspendént
Cependant.
suta
Surprendre.
sutio
Tout de suite.
tabanas / talos
Maladroit.
tabé
Aussi.
tafanari
Fesses, cul ; syn. quiéou.
taïl
C’était le surnom du blaireau.
taïsa
Taire, se taire.
Taïso ti qué sas pas dé qué disés.
talio
Impôt.
taliaïré : Percepteur.
talos
Maladroit.
taloussun : Maladresse.
tanado
Raclée.
taoulo
Table.
s’ataoula : Se mettre à table.
tapoun
Dès que, aussitôt que ; syn. toléou.
tarnagas
Bête, sot, couillon.
tasta
Goûter.
tchiato
La chatte.
Moussu lou curat,
Bostro tchiato o minounat,
N’o fat un, n’o fa dous,
N’o fat un négré coumo bous.tiba
Tendre fortement.
si tiba : Se tenir très droit, orgueilleusement.
Béjio coumo si tibo désèmpiéi qués annat à Paris.
tibatgé
Pire qu’un couffigié, c’est avoir mangé au risque d’éclater.
Vient de tiba, le ventre est tendu à l’extrême.
tino
La cuve, qui servait le plus souvent à laver le linge.
La plupart étaient faites à partir d’une barrique (de 220 litres) sciée en deux parties.
tira d’abon
À l’aide de l’aïguillado, guider les vaches jointes pour le labour.
Par extension, celui qui passe en premier.
tiro-fioc
Tisonnier.
toupi
Désigne un genre de faitout, de casserole.
Cado toupi trobo sa cabusselo. — Chaque casserole trouve son couvercle. Chacun trouve sa chacune.
touradouiro
C’est la grande scie passe-partout.
tourdré
Genre de petite grive.
tourna / tourna maï
Recommencer, revenir, encore.
tout essias
À peine, un peu, il y a peu.
toutaro
Tout-à-l’heure.
trabés
Terrain très pentu.
trabiro
Dispute, discussion.
traïré
Jeter, se jeter.
Par extension, faire une petite sieste (se jeter sur le lit).
Surtout ne pas traduire par traire (mousé) comme le faisait allègrement le pauvre « tarnagas » de Raymond : « Ma maman est allée se traire. »
trantalia
Perdre l’équilibre, vaciller.
trapistou
Petite ouverture.
trassè
Chétif, fatigué, maigre.
Désèmpié qu’és malauto la Sobran, s’est facho trasso (ou s’és estrassado).
Peu apprécié, mauvais.
Quanté trassé dé téns qué faï uéï…
trassun
Maladie, mauvaise passe.
trebo
Fantôme.
trepa
Courrir, gambader.
trépégia
Trépigner.
tro / tron
Tonnerre.
trounio (faïre la)
Faire la tête.
troutchio
Truite.
truffos
Ce ne sont pas des truffes mais de simples pommes de terre.
tussi
Tousser.
« Tussissés Albert !
— Laïsso mi tussi, ton qué tussissé sioï pas mort ! »
tusta
Taper, cogner.
uèï
Aujourd’hui, s’écrit aussi huèï.
C’est, en fait la conservation de l’ancien français « hui » (du latin hodié) qui s’est compliqué en « aujourd’hui » (certains vont souvent même jusqu’à dire « au jour d’aujourd’hui » !)
umen
Humain.
urous
Heureux.
usso
Sourcil.
bachio
Vache.
bachio coufflo : se dit d’une vache dont la fermentation de l’herbe – le trèfle surtout – fait gonfler la panse, au point qu’il faut la percer.
Lou Féliçou del Mouonti sabio pla créba lou béntrè dé la bachios coufflos, chiabio béièré coumo lous gazés fujièou, mais aco sentio pas la roso !!
bachiö (accent tonique sur le o)
Vacher.
baï
Va, du verbe aller ; interjection ou particule souvent utilisée pour insister ou marquer l’ironie.
bedel
Veau.
béiré
Voir.
bendimio
Vendange.
béni
Venir.
béntaïré
Appareil très ancien, à six pales de bois, servant à venter le blé ou les lentilles après les avoir escoussados.
bergougno
Honte ; On dit de celui qui n’a pas honte d’un mauvaise action, d’une bêtise « O cagat la bergougno. »
biachiè
Voyage.
bicari
Vicaire.
bieilloun (lou)
La vieillesse.
bitamèn
Rapidement.
ziba
Se disputer, s’applique le plus souvent à des disputes d’enfants.
On dit aussi des vaches ou des bœufs mal joints qué zibou.
— A —
— B —
— C —
— D —
— E —
— F —
— G —
— H —
— I —
— J —
— K —
— L —
— M —
— N —
— O —
— P —
— Q —
— R —
— S —
— T —
— U —
— V —
Selon mon parti pris initial d’écriture phonétique, ces mots devraient être avec les « B »… mais pauvre « V » !