Les pompiers
La compagnie des Sapeurs Pompiers est créée par arrêté Municipal le 17 mars 1947 dont copie ci-dessous.
Extrait du registre des délibérations
L’an 1947 et le 17 mars, le Conseil Municipal de la commune du Bleymard sous la présidence de M. Teissier, Maire.
Présents : MM. Devèze, Massador, Robert, Galtier, Amouroux, Buisson, Reboul, Tichit et Teissier lesquels forment la majorité des membres en exercice.
M. Devèze a été élu secrétaire.
M. le Président rappelle les subventions préfectorales du 8 juin 1946, la circulaire de M. l’Inspecteur départemental des services d’incendie, la lettre du Préfet en date du 20 juillet 1946 relatives à la création d’un corps de sapeurs pompiers dans la commune, centre de secours dans l’organisation départementale de la défense contre l’incendie.
Après en avoir délibéré, le Conseil
- vote la création d’un corps de sapeurs pompiers conformément aux circulaires précitées,
- décide l’achat d’une moto pompe de 60 m³ et de tous les accessoires,
- s’engage à subvenir pendant une durée de quinze ans aux dépenses occasionnées par la création de ce corps,
- décide de demander les subventions de l’état et du département pour l’achat du matériel,
- s’engage à voter les sommes nécessaires au paiement de la quote-part de la commune,
- charge M. le Maire de faire les démarches nécessaires à l’achat d’une moto pompe.
Fait et délibéré en Mairie les jours , mois et an que dessus.
En Mairie le 17 mars 1947
Le Maire,
Teissier

Le local est installé au centre du village dans l’ancienne étable située au-dessous des écoles primaire et maternelle d’alors. L’immeuble a été transformé depuis en gîtes municipaux.
La compagnie est équipée d’un camion Ford et d’une pompe de 60 m³, baptisée Marthe-Jeanne, prénoms des épouses respectives du maire et du député (Jean Mazel).
Coïncidence : peu de temps après, Paul Farges succède à Marius Teissier en qualité de Maire et son épouse se prénomme Marthe comme l’épouse de l’ancien maire, en l’honneur de laquelle le prénom de la moto pompe est-il attribué ? Je dirais les deux.
Le premier chef de Centre est Louis Robert qui a dressé la liste des hommes du corps des sapeurs pompiers tel qu’il était constitué à l’origine. Cette liste m’a été aimablement confiée par Jeanine, fille de M. Louis Robert, la copie est rapportée ci-dessous.
Centre de secours du Bleymard
Liste nominative des hommes (gradés et sapeurs) de la section
Noms et prénoms Date de naissance Grade Professions Robert Louis 20 octobre 1909 Lieutenant électricien Devèze Emile 27 décembre 1899 Sergent mécanicien Médard Henri 30 mai 1902 Caporal camionneur Peytavin Félix 20 juillet 1908 Caporal menuisier Ferrier Augustin 14 février 1900 Caporal forgeron Folcher Marius 14 juin 1903 Sapeur mécanicien Folcher Adolphe 17 mai 1904 Sapeur menuisier Pons Marius 26 octobre 1904 Sapeur charron Pons Jean 4 novembre 1905 Sapeur cultivateur Pons Edouard 1 novembre 1923 Sapeur mineur Robert Félix 27 juillet 1920 Sapeur cultivateur Marin Louis 25 août 1898 Sapeur mineur Teissier Maxime 26 octobre 1919 Sapeur chauffeur Montavit Gaston 10 février 1910 Sapeur épicier André Louis 13 avril 1919 Sapeur cultivateur Lahondés Marcel 16 novembre 1913 Sapeur cultivateur

La création du corps de sapeurs pompiers suscita l’enthousiasme des Bleymardois adultes et surtout enfants.
Les premiers exercices avaient lieu dans la rue du village. Le camion et la pompe rutilants étaient sortis de leur antre. Les interminables tuyaux plats déroulés se gonflaient pour devenir, dés le démarrage de la pompe, durs comme du fer, et, les deux sapeurs qui tenaient la lance (peut-être encore un peu inexpérimentés), éprouvant le plus grand mal à lutter contre sa puissance et son désir de liberté, arrosaient copieusement la rue, les façades et… les spectateurs hilares.
Pour nous, enfants, la sirène était un autre objet d’admiration. À l’origine elle était implantée sur le toit du chef de corps, le Louis Robert.
Pendant la guerre, nos copains réfugiés nous avaient décrit le hululement des sirènes annonçant un éventuel bombardement, leur angoisse, leurs courses vers les caves et abris. Nous étions impressionnés et il faut bien l’avouer, un peu jaloux des aventures qu’ils avaient connues et sur lesquelles ils ne manquaient sûrement pas de broder quelque peu.
Désormais nous avions, nous aussi, notre sirène.
Lorsque les obligations professionnelles de Louis Robert ne lui permettent plus d’assurer ses fonctions, Félix Peytavin prend un long intérim qui durera jusqu’en 1963.
En 1963, c’est Félix Robert qui devient Chef de Centre. Fernand Médard lui succède de 1971 à 1991, lors d’une intervention il est cruellement brûlé.
De 1991 à 1998, Bruno Bras succède à Fernand et depuis, le Chef de Centre est Lucien Roumestand.
En 1997, est créée, au sein du collège Henri Rouvière, une option qui dispense une formation de Sapeur Pompier à 25 adolescents.
Un après la création du corps de sapeurs pompiers du Bleymard, vraisemblablement à l’initiative de l’Administration des Eaux et Forêts (chasse et pèche), une équipe de sauveteurs voit le jour.
Mon ami Claude m’a fait parvenir le document manuscrit dont la traduction est donnée ci-dessous.
Forêts chasse et pêche
Incendies dans les forêts soumises au régime de forêts
Équipe de sauveteurs
Village du Bleymard (commune)
Chef d’éqipe : REBOUL Augustin1 (en cas d’absence) PEYTAVIN Félix
Sauveteurs :
FARGES Yves
FONTAINE Yvon
ROBERT Félix
MAURIN Etienne
PONS
BROS Ullysse
SIRVINS Jean
ANDRÉ Louis
RODIER MarcelBROS Jean
BONNEFOI Marius
PIGEYRE Paul
TEISSIER Maxime
BUISSON Pierre
NOGARET Camille
VEYRUNES Marcel
FOLCHER Pierre
Suivent des directives et consignes dont la teneur inciterait à se féliciter qu’il n’y ait pas eu de grave sinistre dans les forêts protégées :
Incendies à combattre : Les incendies qui se dérouleraient dans les forêts domaniales du Bleymard (canton de Valescure), ancien et nouveau reboisement et des bois et terrains [illisible] aux lieux limitrophes. En cas de besoin en renfort dans les forêts domaniales ? de Neyrac
Consignes :
- En cas d’incendie, avertir immédiatement par téléphone, le garde des eaux et forêts de Cubières (illisible), en cas d’absence du garde, le brigadier des eaux et forêts de Villefort. De suite avertir par téléphone chez Beauzedat au n° 2 à Cubières qui préviendra le garde et en cas d’absence du garde, la gendarmerie de Villefort qui [illisible] le brigadier des eaux et forêts.
- Alerter tous les sauveteurs qui se mettront à la disposition des chefs d’équipes, se rendre sur les lieux, le plus rapidement possible munis de pioches, pelles et haches.
Le 8 juillet 1948.
- Triste ironie de l’histoire, le chef d’équipe des sauveteurs incendie (le Maginot) périt, au cours des années 1960, dans l’incendie de son lit provoqué par une couverture chauffante. ↩︎