La Fête-Dieu

La vie, au Bleymard, comme partout à cette époque, était notamment rythmée par des manifestations religieuses de toutes sorte, au nombre desquelles les processions tenaient une grande place : procession des rogations vers les trois croix bordant le village, pour demander de bonnes récoltes, procession du 15 août pour la fête votive… et surtout la Fête-Dieu.

Ce jour-là le 6 juin, la procession faisait le tour du village et pour cette occasion, les façades des maisons étaient recouvertes de draps blancs piqués de fleurs. La plupart des familles conservaient (et conservent), dans leur armoire, des draps brodés spécialement réservés à ce seul usage.

La procession faisait halte devant des « reposoirs » où les petites filles jetaient des fleurs des champs en chantant un cantique. Si je me souviens bien, il y avait quatre reposoirs : le 1ᵉʳ dans la cour de la Marinou (Mme Pons), le 2ᵉ devant le café St Jean, le 3ᵉ face à la boucherie Alméras et le 4ᵉ au fond du Bleymard devant l’échoppe de Félix Farges, le tailleur. C’étaient les femmes de chaque quartier qui édifiaient ces reposoirs et la compétition était vive pour présenter l’œuvre la plus belle la mieux décorée. Chacune rivalisait d’efforts et d’imagination et même les non pratiquantes s’y collaient (exemple la Marcelle, Mme Maurin dans mon quartier).

C’est dire si on était loin des polémiques qui entouraient le déroulement de cette coutume dans certains lieux, surtout avant les lois de 1905 (cf. ci-dessous texte A.D. Loz. 668).

Bien avant – je ne les ai pas connues – se déroulaient, le Jeudi Saint, les processions de la confrérie des pénitents blancs, dont mon grand-père était le président. À la manière des processions de Séville, les pénitents revêtus de robes et de cagoules blanches, exposaient à travers le village, les instruments de la passion.

Images de la Fête-Dieu à Mende et Grandrieu (à défaut de documents du Bleymard)

Retour en haut