La Gendarmerie
1. La Gendarmerie du Bleymard
Depuis la nuit des temps, la Maréchaussée, qui devint la Gendarmerie, était installée au Chef lieu de canton, en l’occurrence au Bleymard.
Les gendarmes, leur famille et leurs chevaux logeaient dans la maison Flamme au fond du Bleymard car cet ensemble d’habitations comportait des écuries attenantes à la maison d’habitation (cf. photo ci-dessous).



2. Transfert à Bagnols
Au début du XXᵉ siècle, les autorités décidèrent que le logement devenait inadapté aux besoins du service. Le maire de l’époque M° Ferrand, hélas clérical, de même que le Sénateur (sic), aurait proposé le vaste ensemble immobilier situé face au restaurant de la Remise, mais pour d’obscures raisons et des raisons clairement politiques (voir documents ci-dessous), l’opération n’aboutit pas, et c’est la famille Arzalier qui acheta l’immeuble.
En 1907 la décision fut donc prise de transférer la gendarmerie à Bagnols-les-Bains.
Les documents qui suivent illustrent les arguments, des partisans et des opposants au transfert et relatent un incident qui faillit valoir l’interpellation du maire au sujet d’une sombre histoire de signature d’un télégramme.

Cette demande est argumentée par :
- le fait que le bail expire le 1ᵉʳ octobre
- la constatation que la population du Bleymard est paisible… ce qui semble impliquer que les curistes qui viennent à Bagnols soigner leurs rhumatismes sont de dangereux terroristes…
- l’existence d’un seul opposant, le Sénateur Daudé, clérical de surcroit (on oublie le Maire, son « homme lige », autre clérical.
À noter l’extrême modestie des moyens (papier, écriture).

La réponse du ministre reprend les arguments du demandeur en développant l’intérêt politique de l’opération : « au point politique le transfert s’impose ; il ne rencontre que l’opposition du Sénateur, clérical, Daudé et de Ferrand, son homme lige ».
Le Ministre ajoute un argument péremptoire : les mines de zinc du Bleymard qui n’emploient… qu’une centaine d’ouvriers « et encore ce ne sont que des ouvriers ordinaires ».
On note la même économie de moyens.

3. L’affaire du télégramme
Cette « affaire » est assez obscure : il semblerait que le Maire, M° Ferrand, ait été soupçonné d’avoir transmis aux autorités, un télégramme relatif au transfert de la gendarmerie, et qu’il l’aurait signé du nom du commandant de Gendarmerie Genoux.
Le fameux télégramme ne figure pas au dossier, mais après enquête « officieuse », le procureur décide de ne pas faire interpeller M° Ferrand.
Toujours est il que le transfert eut bien lieu et ce fut un handicap supplémentaire pour le Bleymard.
Les Bleymardois n’acceptèrent jamais complètement cette « injustice », et, après la guerre, la nouvelle municipalité s’employa activement, et ne ménagea pas les vaines démarches, pour faire revenir les gendarmes au bercail.
